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Paris et Ankara relaient une Ligue arabe très divisée 1 janvier 2009

Posted by Acturca in France, Middle East / Moyen Orient, Turkey / Turquie.
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Le Figaro (France), 01/01/2009

Pierre Prier

Après s’être rendu en Syrie et en Jordanie, le premier ministre turc devait s’entretenir jeudi en Égypte avec le président Moubarak.
 
La communauté internationale continuait jeudi de rechercher, en ordre dispersé, les conditions d’un cessez-le-feu à Gaza. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies a pris fin mercredi soir sans qu’un vote soit organisé sur le projet de résolution de la Ligue arabe. Le document appelait à un «cessez-le-feu immédiat» et demandait la protection des civils palestiniens, l’ouverture des points de passage de la bande de Gaza et dénonçait le «recours excessif, disproportionné et indiscriminé à la force par Israël». La seule allusion aux tirs de roquette des militants palestiniens mentionnait la «détérioration de la situation dans le sud d’Israël». Un texte inacceptable en l’état par les États-Unis et la plupart des pays européens.

La Ligue arabe, consciente de devoir négocier, enverra une délégation ministérielle à New York au début de la semaine prochaine. Mais les Nations unies sont loin de représenter le seul forum de discussion. Outre la tournée de Nicolas Sarkozy dans la région, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan met tout son poids dans la balance pour obtenir un cessez-le-feu, en concertation avec les pays arabes. Il devait s’entretenir jeudi en Égypte avec le président Hosni Moubarak, après s’être rendu la veille en Syrie et en Jordanie. «Il faut s’y faire, reconnaît un diplomate arabe. Il y a maintenant des acteurs multiples dans le règlement du conflit, et la Turquie joue un rôle prépondérant. Ankara, c’est comme un central téléphonique. Tout le monde passe par lui, des Israéliens au Hamas.»

L’exemple du Sud-Liban

La Turquie profite en outre de la division des pays arabes, dont le projet de résolution présenté à l’ONU relevait du service minimum. En réalité, la Ligue est partagée entre la Syrie et le Qatar, qui souhaitent impliquer le Hamas dans les négociations, et la plupart des autres, qui se méfient profondément du mouvement islamiste, considéré comme un mauvais exemple pour leurs populations. Le PND, le parti au pouvoir en Égypte, taxe le Hamas d’«aventurisme» et le rend responsable de la crise. «La proposition saoudienne d’un gouvernement palestinien d’union nationale, note un diplomate, revient à diluer le mouvement islamiste dans une Autorité palestinienne dénuée de pouvoir, sans modification des statuts de l’Organisation de la Palestine (OLP), représentante historique des Palestiniens, à laquelle le Hamas ne participe pas.»

Le mouvement islamiste souhaite au contraire être reconnu comme acteur d’un cessez-le-feu éventuel, ce qu’Israël et les États-Unis refusent. Cela n’empêche pas nombre de diplomates de laisser flotter l’idée d’un accord similaire à l’«entendement» d’avril 1996 au Sud-Liban, parrainé par le Liban, Israël, la Syrie, la France et les États-Unis, qui reconnaissait de facto, à travers le Liban, le Hezbollah libanais comme interlocuteur, et traçait les limites du conflit en interdisant aux deux belligérants, Israël et le Hezbollah, de s’en prendre aux civils des deux côtés.

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