Elargissement: l’adhésion de la Turquie, une « opportunité » pour l’économie de l’UE 2 mai 2006
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Europolitique, No. 3076 English
2 mai 2006
L'adhésion de la Turquie représenterait une opportunité en or pour l'UE-25, si celle-ci espère devenir un acteur de premier plan sur la scène mondiale dans les cinquante prochaines années, selon le président de la Chambre de commerce d'Istanbul, Murat Yalcintas. Dans une déclaration à la presse, le 26 avril à Bruxelles, M. Yalcintas a estimé que l'arrivée de la Turquie entraînerait des coûts pour l'UE, mais que les avantages dépasseraient de loin les inconvénients. Loin d'être une charge, la Turquie créerait de nouvelles opportunités en termes de croissance du marché.
Il juge hors de propos les craintes selon lesquelles l'adhésion de son pays inonderait l'UE d'une vague d'immigrants, puisque l'UE imposerait une période de transition pour la circulation des travailleurs et que le gouvernement turc serait prêt à accepter la suspension du droit à la libre circulation des travailleurs. De plus, des sondages ont révélé que «l'emploi dans les États membres » ne comptait pas parmi les attentes principales des citoyens turcs.
Bain de jouvence
M. Yalcintas a souligné que son pays n'était plus le «bras malade de l'Europe ». L'inflation y est tombée à 8 % grâce à la stabilisation économique ; le revenu national par habitant est passé de 2 000 à 5 000 dollars ; la croissance moyenne des quatre dernières années a été de 7,8 % ; et les exportations ont atteint des niveaux records. «Il est évident qu'avec ses 70 millions d'habitants, son PNB de 361 milliards de dollars et sa forte économie de marché, la Turquie va insuffler un nouvel élan à l'économie de l'UE», toujours selon M. Yalcintas. «Les politiciens qui vont décider de l'adhésion de la Turquie doivent mesurer l'importance pour eux-mêmes et pour l'UE de tous ces points avant de prendre leur décision ».
Murat Yalcintas a également souligné l'apport que la «population jeune et dynamique de la Turquie » pourrait représenter pour l'économie de l'UE, puisque l'UE connaît un vieillissement graduel de sa population : les Européens comptent actuellement pour 12 % de la population mondiale et, dans 30 ans, ce taux sera de 7 %. L'UE devrait perdre 34 millions de personnes entre 2000 et 2050. M. Yalcintas a présenté son pays – où la tranche des moins de 35 ans représente 70 % de la population – comme «une solution convaincante et durable à cette prévision ».
Bain d'énergie
Le président de la Chambre de commerce a ajouté que la décision de l'UE d'entamer les négociations d'adhésion avec la Turquie avait déjà eu un effet salutaire sur les indicateurs économiques. La Turquie augmenterait le poids économique de l'Europe, créerait un avantage pour l'UE au niveau de la compétitivité et aiderait l'Union à pénétrer de nouveaux marchés. De plus, l'adhésion de la Turquie assurerait à l'UE une «quantité garantie » d'énergie et de matières premières, étant donné sa position géostratégique concernant l'énergie, les transports et les réseaux de communication entre l'Europe et l'Est. L'adhésion de la Turquie «apporterait à l'Europe la possibilité de contrôler et d'avoir accès aux ressources eurasiennes dont elle dépend tellement ».
Notant que plus de la moitié des échanges extérieurs de la Turquie se fait avec l'UE, M. Yalcintas a dit que le rythme conféré aux relations commerciales par l'Accord douanier de 1996 UE-Turquie se traduirait par une coopération dans les domaines financiers, techniques et de recherche. L'approfondissement des relations économiques et commerciales UE/Turquie permettra aux deux populations de mieux se connaître et, en ce sens, les intérêts économiques turc et européen se rejoignent, a-t-il ajouté.
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