Le Forum social européen s’implante chez les Turcs, pas dans les Balkans 6 mai 2006
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Agence France Presse, 5 mai 2006 vendredi
Par Catherine Boitard, Athènes 5 mai 2006
Avec près d’un millier de participants turcs, le 4e Forum social européen d’Athènes a remporté son pari d’une implantation au sud-est de l’Europe, même si la présence des Balkans n’est pas à la hauteur, en dépit de la proximité géographique.
Pour les organisateurs, le passage du Forum par la Grèce, aux confins sud-orientaux de l’Union Européenne, devait être l’occasion de faire le lieu avec les mouvements de la nouvelle Europe, des futurs membres bulgare et roumain et des prétendants à l’entrée, de la Serbie à la Turquie.
Côté turc, l’objectif a été rempli: « Nous sommes près d’un millier de participants, c’est la première fois qu’il y a autant de Turcs dans un FSE », a affirmé à l’AFP Ferhat Pozdemir, président de la Fédération des jeunes de Turquie, d’obédience communiste. « Cela nous permet d’établir des liens avec l’extérieur, de nous faire connaître », souligne ce militant, qui participe lui-même à son premier FSE.
« Le FSE nous donne la possibilité de respirer un petit air de liberté, d’agiter des idées qu’on ne pourrait pas brandir en Turquie », explique Baris Ozerdem, un ingénieur civil. Il se déclare quand même « gêné » par le grand poster du dirigeant kurde séparatiste Abdullah Ocalan surmontant un stand kurde, non loin du « coin » turc du grand hangar accueillant les organisations.
A l’agenda des mouvements turcs pour ce forum figure, selon lui, « la lutte contre le projet de centrale nucléaire à Sinope, sur les bords de la Mer noire, les questions de liberté d’expression et de droit des femmes ».
La question chypriote, principale pomme de discorde gréco-turque, s’est aussi invitée: « il y a déjà une bonne coopération des organisations grecques, turques et chypriotes, le but ici est de franchir un nouveau pas pour travailler ensemble », affirme Dinos Agiamanitis, de la coalition chypriote « Arrêtez la guerre », qui milite pour la démilitarisation de l’île.
Mais au delà du grand voisin, le 4e FSE a raté son élargissement, reconnaît Panos Trigazis, du petit parti grec de gauche Syn, co-organisateur du rendez-vous.
« Nous avons fait un très gros effort pour faire venir les mouvements balkaniques, nous voulions les mettre sur la carte, mais finalement leur participation est très faible, les sociétés civiles ne sont pas encore assez organisées dans ces pays », relève-t-il, à l’entrée d’un atelier où seul un Roumain est finalement présent en l’absence des trois participants serbe, bosniaque et albanais prévus.
Côté vieille Europe, on admet d’ailleurs ne pas s’être vraiment préparé aux échanges avec l’ex-bloc communiste, même si la prochaine arrivée du « plombier roumain » dans l’UE, après son collègue polonais, pourrait commencer à faire réfléchir. « En fait, ce n’est pas vraiment à l’ordre du jour, nous sommes surtout là pour renforcer les liens avec les autres syndicats avec qui nous travaillons déjà », affirme Felipe Vankeisblick, du syndicat belge CSC.
« Nous avons encore des efforts à faire pour développer notre culture de l’échange, il aurait fallu mieux inclure ici les représentants de l’Europe centrale et de l’Est », regrette la syndicaliste italienne Alesandra Mecozzi.
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