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L’Union européenne planche sur le gazoduc Nabucco 29 juin 2006

Posted by Acturca in Caucasus / Caucase, Central Asia / Asie Centrale, Energy / Energie, EU / UE, Russia / Russie, South East Europe / Europe du Sud-Est, Turkey / Turquie.
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Les Echos (France), no. 19696, mardi 27 juin 2006, p. 7

Yves Bourdillon

L’Union européenne s’est penchée hier à Vienne sur le projet Nabucco visant à diversifier ses fournitures de gaz, au détriment de la Russie et au profit de la mer Caspienne.

On ignore pourquoi le projet a été baptisé du nom d’un opéra de Verdi relatant une guerre entre Hébreux et Assyriens, mais le projet de gazoduc Nabucco en prend un souffle épique. Il s’agit de construire à l’horizon 2015 un oléoduc acheminant 30 milliards de mètres cubes de gaz par an depuis la Géorgie jusqu’à l’Autriche via la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie. Selon Bruxelles, l’Union euroéenne aura besoin à l’horizon 2025 de 250 à 300 milliards de mètres cubes par an de gaz supplémentaires par rapport aux 500 milliards consommés actuellement, et de 10 à 15 % de ces besoins seront alors fournis par Nabucco. « Nabucco constitue un élément clef d’une politique énergétique européenne », résume le ministre autrichien de l’Energie, Martin Bartenstein, dont le pays préside l’Union jusqu’à samedi. Le commissaire européen à l’Energie, Andris Piebalgs, et les ministres autrichien, hongrois, bulgare, roumain et turc chargés du secteur, qui ont donné hier leur accord politique pour la construction du gazoduc, se sont penchés à Vienne sur les aspects techniques, financiers et, surtout, politiques de ce chantier, en vue d’une décision officielle de lancement l’an prochain. Il figure aujourd’hui parmi les plus ambitieux de la planète au moment où la flambée des prix des hydrocarbures redistribue les cartes de la concurrence des années à venir entre grands consommateurs (Union européenne, Etats-Unis, Chine, Inde) et fournisseurs de gaz et de pétrole (Russie, Moyen-Orient).

Des quantités insuffisantes

Nabucco, long de 3.300 kilomètres pour un coût estimé de 4,6 milliards d’euros, et dont le maître d’œuvre sera l’entreprise autrichienne OMV (contrôlée à 32 % par l’Etat), associée à Botas en Turquie, Bulgargaz en Bulgarie, Transgaz en Roumanie et MOL en Hongrie, devrait permettre de réduire la dépendance européenne envers le gaz norvégien et, surtout, russe. Une dépendance spectaculairement illustrée cet hiver par les contrecoups de la coupure de fourniture de gaz russe à l’Ukraine. Nabucco ne transitera à aucun moment par la Russie ou par d’autres pays « à risque », bien que la stabilité politique de son point de départ, la Géorgie, soit encore problématique. La première section de 2.000 kilomètres entre Ankara et le « hub » de Erdgas Baumgarten, à la frontière austro-hongroise, sera terminée en 2010. C’est en amont que les choses se compliquent. En effet, Nabucco, une fois que la deuxième section sera achevée entre la Turquie et la Géorgie, sera alimenté en gaz de la mer Baltique, en clair du Turkménistan et du Kazakhstan, à supposer que ces derniers constituent des fournisseurs stables à long terme, ce qui est loin d’être garanti pour le Turkménistan dirigé par Niazov. Les quantités fournies risquent en outre de ne pas suffire et la logique voudrait que l’Iran, détenteur des troisièmes réserves prouvées de gaz du monde, soit associé au projet. Or, les relations entre les pays occidentaux et l’Iran ne sont pas au mieux en ce moment, c’est un euphémisme, en raison du programme nucléaire, longtemps clandestin, de Téhéran, soupçonné de déboucher sur la production d’armes nucléaires.

Commentaires»

1. ozer - 5 juin 2007

Donc si je comprends bien, Nabucco va renforcer les positions de pays comme l’Iran.
Alors que que l’Europe fait pression sur l’Iran pour qu’il abandonne son programme nucléaire, elle lui donne encore d’autre carte en main…

2. ozer - 5 juin 2007

Quel est l’intérêt pour les pays par lesquels passe le gazoduc ?

3. Simon - 3 janvier 2007

Une petite erreur semble s’être glissée dans l’article. Il faudrait lire « Caspienne » plutôt que « Baltique » dans la phrase suivante:

« Nabucco, une fois que la deuxième section sera achevée entre la Turquie et la Géorgie, sera alimenté en gaz de la mer Baltique, en clair du Turkménistan et du Kazakhstan »


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