La Turquie hésite à s’engager dans la force internationale 17 août 2006
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Le Figaro (France), Jeudi 17 août 2006
Laure Marchand
Abdullah Gül a fait un aller-retour express à Beyrouth, hier, pour obtenir des précisions sur la mission de la force internationale. Le ministre des Affaires étrangères turc s’est entretenu avec le premier ministre libanais, Fouad Siniora, et a rencontré son homologue français Philippe Douste-Blazy ainsi que les chefs de la diplomatie malais et pakistanais. Alors que la France est pressentie pour prendre le commandement de la Finul, les conditions d’une participation de la Turquie ne sont pas encore arrêtées.
Le sujet est très sensible et Ankara veut obtenir des garanties sur le mandat de l’ONU pour s’engager. Lundi dernier, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a réclamé «plus de clarté» de la part du Conseil de sécurité avant de se prononcer sur l’envoi de militaires turcs. La Turquie, qui pourrait fournir un millier d’hommes, a fait partie des premiers pays volontaires, mais son enthousiasme s’est émoussé.
Les Turcs sont prêts à participer à une mission de maintien de la paix, mais en aucun cas à désarmer les combattants du Hezbollah. «Nous ne devons pas aller là-bas pour faire la guerre, mais pour assurer la paix», a insisté le chef du gouvernement. D’après le quotidien Hürriyet, il a mis en avant «le modèle afghan» axé sur l’aide humanitaire.
La Turquie a assuré le commandement des troupes de l’Otan en Afghanistan pendant six mois en 2005. Surtout l’AKP ne veut pas risquer un affrontement entre le Parti de Dieu et la Finul. La guerre entre Israël et le Hezbollah et les bombardements sur les populations civiles libanaises ont en effet déclenché une forte réaction anti-israélienne et antiaméricaine.
Et, depuis le cessez-le-feu, une participation nationale à la mission onusienne est loin de faire l’unanimité. Le chef de l’opposition du Parti républicain du peuple (CHP), Deniz Baykal, veut que l’armée concentre ses forces sur la lutte contre le PKK au lieu de les envoyer au Liban et estime que «la Turquie doit rester à distance des guerres de religion et ethniques». En début de semaine, des intellectuels, des artistes et des ONG ont également lancé une campagne contre l’engagement de leur pays.
Dans une lettre ouverte intitulée Paix dans le pays, paix dans le monde, les signataires demandent que la Turquie se tienne éloignée «des pouvoirs agressifs qui essayent de l’entraîner dans des conflits au Moyen-Orient» pour qu’elle ne soit pas «impliquée dans ces crimes contre l’humanité».
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