« Dire non à la Turquie aurait un coût énorme », met en garde le président de la Commission, M. Barroso 31 août 2006
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Le Monde (France), jeudi 31 août 2006, p. 8
Philippe Ricard
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a profité d’un passage à l’université d’été du Medef, dont il était l’invité d’honneur, mardi 29 août, à Jouy-en-Josas (Yvelines), pour dresser le portrait-robot du futur dirigeant français : » Il devra maintenir la France au coeur de l’aventure européenne « , estime-t-il, plus d’un an après le rejet du projet de Constitution européenne par les électeurs français.
» Ce qui est important pour la Commission européenne, c’est d’avoir – qu’ils soient de gauche ou droite – des gens qui puissent avoir une éthique de conviction et de responsabilité pour l’Europe « , a-t-il précisé, afin de » ne pas céder au populisme « . Cette mise en garde illustre l’inquiétude perceptible à Bruxelles à propos des prochaines échéances électorales françaises.
Comme les principaux candidats ne semblent pas s’intéresser à la construction européenne, les eurocrates craignent que les partis de gouvernements ne se fassent déborder sur la question par les extrêmes. Pour le patron de l’exécutif européen, » il faut en particulier tordre le coup à certaines idées reçues et à certains amalgames dangereux qui amènent les citoyens à confondre dans un même mouvement de rejet la mondialisation et l’Europe « .
Renforcer l’unité de l’Europe
M. Barroso a répondu aux critiques formulées un peu plus tôt par les dirigeants français à propos de l’état de l’Europe. Tandis que Catherine Colonna, ministre française déléguée aux affaires européennes, avait jugé, mardi matin devant les ambassadeurs français réunis à Paris, » préoccupant » le fonctionnement de l’Union (Le Monde du 30 août), il a mis en garde contre » l’europessimisme » dont feraient désormais preuve, selon lui, les partisans de la construction européenne.
M. Barroso a répété que l’élargissement » est un puissant outil politique pour renforcer l’unité de l’Europe dans la diversité « . Pour lui, l’adhésion de nouveaux membres » est la condition de l’Europe puissance et non de l’Europe miniature dont certains voudraient se contenter « . M. Barroso est d’avis que » dire non à la Turquie aurait un coût énorme « .
Plus tôt, Mme Colonna s’était interrogée sur la » capacité d’absorption » de l’Union, sans nommer la Turquie : » L’élargissement modifie en profondeur la nature même du projet européen, alors que l’on affecte de croire que l’on poursuit la même construction européenne en étant simplement plus nombreux « .
M. Barroso a, par ailleurs, implicitement contesté l’analyse énoncée la veille par Jacques Chirac à propos de l’action de l’Europe lors du conflit, cet été, entre Israël et le Liban. Le président de la République avait regretté que l’Union ait » été trop absente de la crise libanaise « .
» Globalement, on peut dire que l’Europe a donné une réponse positive. Nous sommes le plus gros contributeur, déjà, pour l’aspect humanitaire et pour la reconstruction, et même pour la force de stabilisation « , a, au contraire, estimé le responsable bruxellois. » On aurait pu aller plus vite « , a-t-il simplement reconnu.
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