Ce que proposent les candidats à la présidentielle 26 mars 2007
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L’Humanité (France), 23 mars 2007, Pg. 6
Rosa Moussaoui
Philippe de Villiers (MPF)
L’Europe comme un club chrétien
Philippe de Villiers défend un projet explicitement anti-européen : celui d’une « Europe des patries sans la Turquie ».Son credo, celui du refus de l’élargissement de l’Union européenne, considérée avant tout comme un « club chrétien ». Sa proposition phare : l’interruption « immédiate » des négociations d’adhésion avec la Turquie. Le candidat d’extrême droite imagine une Europe à géométrie variable qui se résumerait à de simples coopérations entre les pays qui le souhaitent.
Jean Marie Le Pen (FN)
Une Europe fermée aux migrants
Le chef du FN veut « proposer à nos partenaires européens une renégociation radicale des traités dans le sens d’une Europe d’États souverains ». Le principal champ de coopération entre États à l’échelle européenne doit être, selon lui, celui d’une Europe forteresse qui fermerait totalement ses frontières aux migrants, accusés de tous les maux. Le chef du FN veut « rétablir les contrôles aux frontières intérieures de l’Europe » et exige « des contrôles renforcés aux frontières extérieures de l’Union » pour empêcher « l’immigration africaine ».
Gérard Schivardi (PT)
« Rupture » avec l’Union européenne
Volontiers souverainiste, le candidat soutenu par le Parti des travailleurs (trotskiste) défend « la rupture avec l’Union européenne, sa Commission de Bruxelles et ses directives, sa Banque centrale européenne et son prétendu Parlement ». Gérard Schivardi dénonce « les conséquences désastreuses du pacte de stabilité » sur les services publics et exige la (re)nationalisation des secteurs clés de l’industrie, seule voie, selon lui, pour arrêter « les licenciements, les fermetures et les cessions d’usines, les délocalisations ». Il propose l’élection d’une assemblée constituante « dont le premier acte pour affirmer sa souveraineté sera de rompre avec le traité de Maastricht ».
Arlette Laguiller (LO)
Une Europe unie, sans frontières
« J’ai voté contre la constitution européenne qui nous était proposée car elle était antidémocratique en limitant l’accès aux décisions pour les nouveaux États intégrés à l’Union européenne, au profit des États de l’Ouest européen où le capitalisme est le plus puissant et le plus concentré », rappelle Arlette Laguiller. La candidate trotskiste se dit favorable à une « Europe unie donc sans frontières ». Mais, ajoute-t-elle, « l’Union européenne n’a été constituée qu’en fonction des besoins des grands groupes industriels et financiers pour élargir la taille de leurs marchés et pour harmoniser en leur faveur la circulation des capitaux, la fiscalité, les contraintes légales ». Elle défend « la libre circulation et d’installation des personnes » et estime que « l’Europe unie ne doit pas être refermée sur elle-même, mais être ouverte sur l’extérieur et à bien d’autres peuples ».
Frédéric Nihous (CPNT)
Refus de tout nouvel élargissement
Le candidat de chasse, pêche, nature et traditions, qui se veut le pourfendeur de « l’Europe des technocrates », insiste sur « le refus de toute nouvelle adhésion, notamment celle de la Turquie ». Hostile à toute constitution européenne, il prône une « Europe des différences » sans politiques intégrées, qui n’interviendrait « que lorsque les États estiment souverainement qu’ils ne peuvent pas agir efficacement seuls ». Il propose, entre autres, l’instauration d’un « droit de veto pour chaque État afin de pouvoir refuser l’application chez lui de directives contraires à ses intérêts nationaux ».
Nicolas Sarkozy livre sa vision du monde
Le Figaro, 01 mars 2007
Francois Hauter
« L’amitié entre l’Europe et les États-Unis , souligne-t-il, est une nécessité pour l’équilibre du monde. » Nicolas Sarkozy veut cependant corriger l’impression qu’il s’était « aligné » sur George Bush à Washington, à l’automne dernier : « George Bush tient beaucoup à une Turquie intégrée à l’Europe. Pour moi, c’est non ! La Turquie n’est pas un pays européen », dit-il. Surtout, il a demandé à « nos amis américains » de laisser la France et l’Europe « libres », ajoutant : « L’amitié, ce n’est pas la soumission. »
La déclaration de Ségolène Royal sur l’entrée de la Turquie dans l’UE
Nouvelobs.com (France), 17.03.2007
Voici la déclaration de Ségolène Royal sur l’entrée de la Turquie dans l’UE lors de l’émission « A vous de juger », diffusée jeudi 15 mars sur France 2.
L’Europe
Interrogée sur l’entrée de la Turquie dans l’UE, la candidate PS a affirmé: « Je pense que ce serait une erreur de rejeter la Turquie parce que c’est la Turquie ». « Nous avons intérêt à arrimer aux valeurs humanistes de l’Europe le plus grand nombre de pays et la Turquie est un grand pays laïc, je le rappelle ». Elle a également ajouté: « Je pense que la Turquie ne remplit pas les conditions aujourd’hui et qu’il faut une pause (dans l’élargissement) pour que l’Europe déjà fonctionne bien. »
En quoi le projet de De philippe de Villiers est-il explicitement anti européen? Qu’est-ce qu’un projet européen et qu’est-ce qui ne l’est pas ?