Au Trocadéro : « Les Verts, ils nous emmerdent avec leurs querelles » 4 avril 2007
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Le Monde (France), mardi 3 avril 2007, p. 11
Elise Vincent
De nombreux militants étaient présents parmi les 7 000 personnes réunies par Nicolas Hulot et sa fondation, dimanche 1er avril, sur l’esplanade du Trocadéro, à Paris. Beaucoup de simples électeurs, pas forcément « écolo » de la première heure, mais sensibles à la question environnementale, signataires du Pacte écologique souvent, étaient venus en couple, avec poussette ou entre amis, sous le beau temps des premiers jours de printemps.
Et alors que l’animateur de TF1 a invité à « voter pour la planète », via l’envoi de SMS, pour faire pression sur les candidats à l’élection présidentielle, ils racontent leurs votes, au centre, à gauche, voire à l’extrême gauche, mais rarement pour les Verts.
Pas de bulletin de vote pour une candidate comme Dominique Voynet, disent-ils. Pourquoi ? Notamment parce que le programme sur l’environnement des prétendants à l’Elysée n’est pas forcément ce qui déterminera leur vote.
« L’écologie doit faire partie d’un tout », estime Zeynel Anil, 25 ans, étudiant en médecine. D’origine turque, il va voter pour la première fois et ce sera pour Ségolène Royal. « L’aspect politique des choses doit être supérieur à l’aspect environnemental », considère de son côté Alexis Rabaud, 23 ans, en poste au ministère de la défense, tenté par François Bayrou.
« On ne sait pas qui croire »
Une position que beaucoup justifient notamment par le fait qu’ils doutent de la sincérité des engagements « écolo » des différents candidats. « On est à une époque où l’on ne sait pas vraiment qui croire, alors je préfère voter pour des valeurs de fond », reprend Zeynel Anil, entre deux interventions au micro de personnalités VIP comme la chanteuse Zazie ou le réalisateur Luc Besson, eux aussi venus au Trocadéro.
« Il y a le problème des lobbies, avec ça, personne ne peut s’engager vraiment », regrette également Ludwig Gorhan, la trentaine, musicien. Lui aussi votera pour Ségolène Royal.
Pas de bulletin pour les Verts, également, à cause de la peur d’un « 21 avril bis », explique-t-on. « C’est vrai que voter pour les petits candidats au premier tour, c’est un risque. Mais il faut bien faire avancer le schmilblick », estime Anne Glanard, 55 ans, documentaliste. Elle est l’une des rares à maintenir qu’elle votera pour José Bové.
« Oui, mais la présidentielle ce n’est pas fait pour ça, lui rétorque un ami, Pascal Vaysse, 46 ans, enseignant, prêt à donner son bulletin à François Bayrou, après avoir longtemps regretté d’avoir voté Verts, en 2002. En matière d’écologie, c’est surtout au quotidien qu’il faut voter, à chaque fois que tu décides de ne pas prendre ta voiture par exemple. »
La droite n’est pas jugée crédible sur l’écologie. Et la proposition de Nicolas Sarkozy, samedi 31 mars, à l’issue d’un rencontre avec Nicolas Hulot, d’organiser un « Grenelle de l’environnement », ne suscite que des sarcasmes : « Il y a des gens qui font une politique de droite, favorisant le libéralisme, je ne vois pas pourquoi sous prétexte qu’ils ont signé le Pacte écologique il faudrait leur donner du crédit », justifie Jean-Yves Daneau, 49 ans, dessinateur.
Reste une critique qui revient envers les Verts au Trocadéro, et que formule à sa manière Gérard Glanard, 58 ans, retraité : « Les Verts, ils nous emmerdent avec leurs querelles, et puis ils ont raté le virage. »
Glanard pourrait-il préciser quand ont été détruites les halles baltard et aussi préciser ce qui a été mis à la place.
C’est très urgent.