UE/Mer Noire : une nouvelle synergie va être lancée avec la région de la Mer Noire 4 avril 2007
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Europolitique, No. 3281 English
3 avril 2007
La nouvelle stratégie européenne dans la région de la Mer Noire vise à accroître l’implication de l’UE via une meilleure coopération régionale entre les pays concernés et entre ceux-ci et le bloc des Vingt-sept. Dans le document qu’elle présentera le 4 avril, la Commission européenne estime qu’il faut mieux coordonner les relations, jusqu’ici surtout bilatérales, avec cette région dont les richesses énergétiques sont importantes. La communication intitulée « Synergie pour la Mer Noire : une nouvelle initiative de coopération régionale » vise trois Etats membres – Roumanie, Bulgarie et Grèce -, un pays candidat – la Turquie – et la Russie, l’Ukraine, la Géorgie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Moldavie.
La Commission juge nécessaire une « initiative complémentaire » qui donnerait politiquement une plus grande attention à la région et revigorerait la coopération déjà existante en favorisant « le dialogue et la coordination au niveau régional.»
Elle ne propose pas la création d’un nouvel instrument pour faciliter l’apport budgétaire à la nouvelle stratégie. Elle estime que celle-ci doit être co-financée. Les projets seront soutenus par les mécanismes financiers communautaires, au titre des programmes nationaux, régionaux et transfrontaliers relevant de l’Instrument de la Politique européenne de Voisinage, ainsi que par d’autres instruments d’aides extérieures. Pour les trois pays membres concernés, les projets seraient financés par le Fonds européen de développement régional.
La stratégie proposée ne prévoit pas non plus la mise en place de nouvelles structures administratives ou de gestion. En principe, l’UE utilisera généralement ses contacts bilatéraux avec les pays de la Mer Noire. Mais, pour renforcer son engagement dans la région, la Commission entend développer ses contacts avec des organisations régionales, comme le groupe de «Coopération économique de la Mer Noire» (BSEC, Black Sea Economic Cooperation) ou le Forum de la Mer Noire (BS Forum). Le BSEC, créé en 1992, se concentre sur la coopération politique et économique de tous les pays de la région ainsi que d’Albanie et Serbie. Actuellement, sept pays de l’UE y ont un statut d’observateur, et la Commission envisage de l’obtenir également. La nouvelle approche à l’égard de cette initiative prévoit des réunions ministérielles et davantage de contacts entre hauts responsables de manière à mieux coordonner les projets sur le terrain.
La Synergie avec la Mer Noire sera centrée sur les secteurs de coopération où la présence de l’UE est déjà significative, comme l’ énergie, les transports et l’environnement. Sont également prévus un appui à la société civile et une action sur les causes profondes des « conflits gelés » dans la région.
Droits de l’homme et sécurité
La situation en matière de respects des droits de l’homme, de démocratie et de bonne gouvernance diffère au sein de la région. La situation est bonne en Grèce, en Bulgarie et Roumanie. Mais, en Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan, subsistent encore nombre de structures de type autoritaire. Et en Géorgie, en Azerbaïdjan et en Moldavie, des tensions séparatistes menacent la sécurité de la région.. En outre, la Moldavie et la Géorgie accusent la Russie, qui doit être incluse dans cette Synergie, de soutenir des groupes séparatistes pro-russes, souvent considérés comme liés à des circuits de fausse monnaie, d’immigration illégale ou de trafic d’armes et de drogue vers l’Europe.
Face à ce patchwork de pays où les besoins et les niveaux de démocratie varient, la Commission veut axer son action sur la formation et le dialogue régional avec la société civile afin d’améliorer les droits de l’homme et la démocratie dans la région. En matière de sécurité, elle va se concentrer sur les initiatives visant à éliminer la migration illégale, le crime organisé et la corruption, au moyen, notamment, de mécanismes d’avertissement sur la criminalité transfrontalière. Elle entend aussi favoriser les programmes de coopération destinés à rassembler des parties divisées par des conflits séparatistes.
Énergie
Un des principaux objectifs de la stratégie pour la Mer Noire est de développer la coopération entre l’UE et les pays de la région sur les questions énergétiques. « La région de la Mer Noire est d’une importance stratégique pour la sécurité énergétique de l’Union », dit la communication. Il s’agit d’un corridor primordial pour l’arrivée en Europe du pétrole et du gaz en provenance du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Pendant l’époque soviétique, toutes les routes de transit d’énergie allaient des champs pétrolifères et gaziers d’Azerbaïdjan, du Kazakhstan, du Turkmenistan et d’Ouzbekistan vers la Fédération de Russie. En outre, la Russie s’est activement opposée à de nouvelles routes reliant les champs de la Caspienne aux consommateurs potentiels et a refusé aux entreprises non russes l’accès aux capacités excédentaires de ses pipelines ou gazoducs.
Cette attitude monopolistique de la Russie a suscité une certaine méfiance de l’UE à son égard en matière d’approvisionnement énergétique. L’Union développe donc avec ses partenaires un nouveau corridor énergétique « trans-Caspienne trans-Mer Noire », dit la communication. Des projets ont déjà été lancés dans ce cadre: les pipelines Bakou-Supsa et Bakou-Tibilisi-Ceyhan ainsi que le gazoduc Bakou-Tibilisi-Erzerum ; sont aussi envisagés l’inversion du pipeline Brody-Odessa et son extension vers Plock en Pologne, ainsi que des pipelines Constanza-Omisalj-Trieste, Burgas-Vlore et Burgas-Alexandroupolis. Selon la communication, ces projets peuvent être financés en partie par la Facilité d’investissement relevant de la Politique européenne de Voisinage.
Report de la stratégie sur la mer Noire
Europolitique, No. 3282 , 4 avril 2007
La communication de la Commission européenne sur la nouvelle stratégie de l’UE relative à la région de la mer Noire sera publiée après les vacances de Pâques, a-t-elle annoncé le 3 avril, la veille de la date prévue pour son adoption. Plutôt que de débattre du texte en réunion hebdomadaire, il a été décidé de l’adopter par procédure écrite (détails de cette communication dans Europolitique 3281).
Progrès de l’oléoduc de la Mer Noire
Le commissaire chargé de l’énergie, Andris Piebalgs, a signé lors d’un forum sur l’énergie le 3 avril à Zagreb une déclaration ministérielle portant sur les prochaines étapes de construction d’un oléoduc qui acheminera directement du pétrole de la Mer Noire aux marchés d’Europe centrale. Du point de vue environnemental, « l’oléoduc paneuropéen permettrait de réduire considérablement les risques d’accidents graves dans le Bosphore, en mer Noire, en mer Egée et en Adriatique », note la Commission. Le nouvel oléduc a pour but de relier le port roumain de Constanta, sur la mer Noire, au réseau pétrolier de Trieste en Italie, lui-même relié aux pipelines en direction de l’Autriche, de l’Allemagne et de la République tchèque. « Ce projet est un bon exemple du renforcement de la coopération entre les membres de la Communauté de l’énergie », a précisé le commissaire Piebalgs.
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