Ankara accélère son réarmement 29 avril 2007
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Air & Cosmos (France), No 2075, 27 avril 2007
Bernard Bombeau
Hélicoptères de combat et de transport, appareils d’entraînement et de commandement, systèmes anti aériens et antimissiles. Ankara multiplie ses achats d’armements.
Le long feuilleton du programme d’hélicoptères de reconnaissance et d’attaque (Tactical Reconnaissance and Attack Helicopter – Atak) a trouvé sa conclusion début avril avec l’annonce du choix de l’Agusta Westland A129 italien, de préférence au AH-2A Rooivalk du sud-africain Denel (cf. A&C n° 2072). Il aura donc fallu moins d’un an à Ankara pour départager les deux derniers candidats en lice après l’éviction, en juillet 2006, d’Eurocopter (Tigre) et du russe Rosoboronexport (Kamov Ka-50-2). Un court délai au regard des péripéties d’un programme, maintes fois relancé et dont les prémices remontent à la fin des années 1980 !
Hélicoptères. AgustaWestland (groupe Finmeccanica) est désormais « seul sélectionné » pour une première tranche de 51 appareils, dont 20 en options, sur un besoin global annoncé de 91 machines. La valeur de la première tranche est évaluée à 1,6 Md$ (1,2 MdEuro(s)) pour un total de 2,7 Md$ si le programme d’acquisition est mené à son terme. Les négociations engagées incluent au moins quatre obligations majeures : un assemblage sous licence en Turquie par Tusas Aerospace Industries avec une avionique et un système de mission impliquant l’entreprise turque Aselsan ; une motorisation à base de turbines (turbomoteurs) T800/801 ; la fabrication d’éléments exportables et le respect d’un calendrier qui fixe les premières livraisons à l’armée de Terre turque dès 2013.
Cette dernière ligne droite tracée pour le programme Atak se double de l’émission, en début d’année (cf. A&C n° 2060) d’une demande d’information (RfI) pour l’achat de dix à douze hélicoptères gros-porteurs qui relance une autre compétition entre le CH-53(K) Super Stallion de Sikorsky, le Mi-26 Halo de Mil et le CH-47(F) Chinook de Boeing, favori de longue date, pour un montant de quelque 500 M$.
S’ajoutent enfin l’urgence toujours exprimée pour le renouvellement du parc des quelque 80 Agusta AB-204/205 à bout de souffle et des plus anciens S-70A encore en service à une soixantaine d’exemplaires. Sans compter le besoin latent d’une douzaine d’hélicoptères légers de servitude et d’écolage pour la relève des AB-204 utilisés dans cette fonction.
Avions. L’armée de Terre franchit aussi un nouveau pas en ce qui concerne les voilures fixes avec l’émission le 16 avril dernier d’une demande de propositions (RfP) pour l’achat de 46 monomoteurs quadriplaces d’école de plus de 160 ch à capacité IFR et d’une autonomie d’au moins quatre heures, dans le cadre d’un programme d’avion d’entraînement de base pour les Forces terrestres (KKTU) dont les réponses sont attendues d’ici le 15 juin prochain. Ce besoin s’ajoute à celui exprimé en janvier 2006 par la Force aérienne sous forme de RfP pour la succession de ses SAI Marchetti SF-260. Besoin chiffré alors à 36 appareils assortis de 19 options.
Missiles. Et c’est encore sous forme de RfP que la Force aérienne a émis le 18 avril une demande de proposition (à retourner avant le 15 juin) pour l’achat de deux avions de « commandement et de contrôle » (C2) au titre du programme KKU. La demande précise : un appareil turbopropulsé d’une masse maximale au décollage (MTOW) de moins de 81,6 t ; une vitesse maximale supérieure à Mach 0,80 et une distance franchissable de 6.000 NM avec huit passagers et quatre membres d’équipage, un équipement IFR et un ensemble de communications VHF/UHF/HF.
Ce même 18 avril, le sous-secrétariat turc à la Défense et à l’Industrie (SSM) a précisé, sous forme de RfI, un besoin pour l’acquisition de 90 (dont 45 options) systèmes de défense aérienne à basse altitude pour les Forces terrestres (programme T-Laladmis), doublé de douze systèmes identiques pour la Marine. Les réponses sont attendues avant le 2 juillet. Ce nouveau RfI s’ajoute à ceux publiés fin mars et début avril 2007 (cf. A&C n° 2071) pour, d’une part, trois systèmes antiaériens de moyenne altitude (T-Maladmis) au profit des Forces terrestres et, d’autre part, quatre systèmes à longue portée (T-Loradmids) pour la Force aérienne. Selon Ankara, treize entreprises internationales – majoritairement américaines, mais aussi israéliennes et européennes – auraient l’intention de répondre à ces trois demandes d’informations.
Avenir. Tous ces nouveaux projets s’ajoutent aux tumultueuses négociations menées avec les Etats-Unis pour l’achat de 30 F-16C/D supplémentaires (2,9 Md$), de quatre avions radar 737-700 (1,5 Md$) contractuellement à livrer avant 2009 et à l’engagement d’Ankara sur le F-35 Lightning II (JSF) avec, à la clé, une promesse d’achat de cent exemplaires. Sans oublier, bien sûr, les dix A400M attendus à partir de 2009 par la Force aérienne.
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