« La Turquie, mal connue et mal aimée » 31 mai 2007
Posted by Acturca in Art-Culture, France, Immigration, Turkey-EU / Turquie-UE.Tags: France
trackback
Le Télégramme (Bretagne), 27 mai 2007 dimanche
Propos recueillis par Patrice Le Berre
La Fête des langues, rendez-vous festif annuel destiné à « rendre visible et audible » la diversité linguistique de la ville de Brest (*), a transformé, hier, la place de la Liberté en place de Babel. Spectacles, débats et jeux étaient au programme de cette septième édition où les langues et cultures de Turquie étaient à l’honneur. Président de l’association Langues du Bosphore, Orhan Bas, Turc installé à Brest depuis 34 ans, bat en brèche certaines idées reçues sur son pays d’origine.
Quel est le poids de la communauté turque brestoise ?
Nous sommes peu nombreux : environ 300 personnes, contre, par exemple, 1.000 à Quimper et 400.000 en France.
L’éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne suscite des débats tranchés dans l’opinion française. Comment y réagit-on dans votre communauté ?
Mal. Tout n’est pas rose en Turquie et il reste du chemin à parcourir, comme sur la question de Chypre ou de nos rapports avec les Arméniens, mais les choses avancent. Il en est ainsi pour la reconnaissance des langues : depuis 2001, en raison de nos relations avec l’Union européenne, les autres langues que le turc sont désormais reconnues, même si tous les problèmes administratifs ne sont pas résolus. Du coup, les propos de certains politiques français sur la Turquie et les Turcs sont mal ressentis. C’est le retour d’anciens préjugés, alors que tous les responsables français depuis de Gaulle, en 1963, se sont déclarés favorables à cette entrée dans l’UE. Mais le fait que Nicolas Sarkozy se soit prononcé contre ne m’inquiète pas vraiment. Je pense qu’il évoluera sur cette question comme Angela Merkel, en Allemagne. Après tout, la France reste le premier investisseur en Turquie…
(*) D’après Langues du Tonnerre, l’association organisatrice de l’événement, une quarantaine de langues sont parlées à Brest, de l’afar à l’anglais, du breton au coréen.
Commentaires»
No comments yet — be the first.