UE/Turquie : la BEI ouvre des bureaux de représentation à Ankara et Istanbul 8 novembre 2007
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Europolitique
8 novembre 2007, No. 3408
Le vice-président de la Banque européenne d’Investissement (BEI), Matthias Kollatz-Ahnen, a conclu, avec les autorités turques, un accord relatif à l’ouverture de deux bureaux de représentation de la BEI, à Ankara et Istanbul. Cet accord, signé le 5 novembre, doit encore être soumis au parlement turc pour ratification. Il fournit le cadre juridique nécessaire à l’installation et au bon fonctionnement des deux bureaux envisagés.
L’ouverture de ces bureaux régionaux va permettre à la BEI de mieux répondre aux besoins de financement de ses clients dans les secteurs public et privé et d’accroître sa coopération avec les institutions et partenaires locaux. L’accord conclu témoigne du soutien important que la Banque européenne d’Investissement apporte au processus de préadhésion en Turquie, souligne la BEI.
Les bureaux de la BEI deviendront opérationnels peu après la ratification de l’accord.
La BEI en Turquie
La BEI a effectué ses premières opérations en Turquie il y a plus de quarante ans ; elle y a financé un portefeuille substantiel et hautement diversifié de projets réalisés par le secteur privé ou public dans tous les grands secteurs économiques du pays, précise la Banque. Le total des prêts accordés durant la période 2000-2007 s’élève à 7 milliards d’euros, dont pas moins de 3,5 milliards d’euros ont été accordés au seul secteur privé, de sorte que la Turquie est, de loin, le principal pays destinataire des financements de la BEI à l’extérieur de l’UE. Avec une population supérieure à 70 millions d’habitants et la perspective d’adhérer à l’Union européenne, le pays jouit d’une croissance économique rapide. Compte tenu de cette situation positive, les investissements de la BEI en Turquie vont atteindre le niveau record de plus de 2 milliards d’euros en 2007, ce qui confirme l’importance grandissante du soutien accordé aux initiatives du secteur privé.
La BEI a établi des partenariats avec des investisseurs industriels turcs et étrangers et, grâce à sa coopération avec un vaste réseau de banques locales, apporte son soutien aux PME turques, qui sont particulièrement dynamiques. Des liens d’affaires solides et des infrastructures efficaces, y compris des corridors de transport, jouent un rôle important dans la prospérité du pays, note la BEI. Les efforts déployés par la Turquie en vue de son adhésion à l’UE ne manquent pas de créer de nouveaux besoins d’investissement. Ce sera le cas, par exemple, du secteur de l’environnement où des montants colossaux devront être affectés au respect des directives européennes. La BEI reconfirme sa détermination à soutenir la Turquie sur cette voie.
« Depuis 2000, les prêts de la BEI en faveur du secteur privé n’ont cessé de croître et, d’ici quelques années, ils se tailleront la part du lion du financement des activités », a indiqué M. Kollatz-Ahnen.
Agriculture : timides progrès des pays candidats
Si, dans le domaine de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, la Croatie et la Macédoine ont réalisé certains progrès dans la transposition de l’acquis communautaire en vue de leur adhésion à l’Union européenne, la Turquie n’a pratiquement pas avancé, a indiqué le 6 novembre la Commission européenne, dans ses rapports de suivi du processus engagé par les trois pays candidats.
La transposition par la Turquie des règles communautaires en matière agricole et sanitaire n’en est qu’à ses balbutiements. Et, quoiqu’il en soit, les négociations formelles sur ces deux chapitres ne pourront pas être entamées tant que les ports et aéroports turcs ne sont pas ouverts aux navires et avions chypriotes, rappelle le rapport de suivi. La Commission regrette qu’aucun effort n’ait été entamé par la Turquie pour réduire le niveau de couplage des aides versées aux agriculteurs. Les seules évolutions positives relevées par la Commission portent sur la législation relative à l’agriculture biologique, la mise en place d’une organisation commune de marché pour les fruits et légumes et l’instauration d’un réseau d’information comptable agricole (FADN). En revanche, l’exécutif européen dénonce le maintien de barrières techniques à l’importation de viande bovine et réclame une transparence accrue dans le fonctionnement des entreprises d’Etat. L’absence de restructuration du ministère turc de l’agriculture et des affaires rurales est aussi épinglé, malgré les efforts entrepris par ce pays dans la formation de ses fonctionnaires, étant donné le flou dans la répartition de certaines compétences.
Dans le domaine sanitaire, la Commission se félicite de la capacité d’Ankara à circonscrire les foyers de grippe aviaire apparus début 2007. Mais l’absence de contrôle de la maladie de la fièvre aphteuse préoccupe les autorités européennes. La Commission réclame des « efforts significatifs » à la Turquie. Cela passe, une nouvelle fois, par le renforcement de l’administration centrale et locale, une exigence « vitale » pour atteindre les normes communautaires en matière de contrôle des maladies animales, souligne le rapport. Celui-ci précise enfin qu’une « vaste majorité » des sites de transformation de denrées alimentaires ne respectent pas les règles d’hygiène de l’UE.
En ce qui concerne la Croatie, les préparatifs ont bien avancé dans le domaine de la politique de qualité et de l’agriculture biologique. C’est aussi le cas de la politique de développement rural. Toutefois, la Commission réclame des « efforts considérables » pour l’instauration d’un système intégré de gestion et de contrôle (SIGC) performant. A propos des aspects vétérinaires et phytosanitaires, la Croatie a réalisé des progrès importants, se félicite la Commission.
Enfin, pour l’ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM), le rapport de suivi 2007 précise que, malgré les avancées, la transposition de l’acquis communautaire dans le domaine agricole n’en est qu’à un stade préliminaire. Les capacités administratives de ce pays restent trop limitées. Le budget du ministère de l’agriculture, de l’eau et des forêts s’est élevé à 32,8 millions d’euros, en augmentation de 37,7 % par rapport à l’année 2006. La Commission déplore le lien plus étroit établi par Skopje entre les subventions versées aux agriculteurs et le volume de production dans certains secteurs, en particulier le tabac et les cultures arables. L’ARYM peine à satisfaire l’UE en matière de sécurité sanitaire. La capacité des laboratoires vétérinaires à fournir des informations fiables n’est « pas satisfaisante ». Et le pays manque d’inspecteurs vétérinaires. Tout ou presque reste donc à faire dans le domaine de la sécurité des denrées alimentaires.
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