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Europe : le plaidoyer du président turc 28 novembre 2007

Posted by Acturca in France, Turkey / Turquie, Turkey-EU / Turquie-UE.
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Le Figaro (France), no. 19695, mardi, 27 novembre 2007, p. 1, 5

Pierre Rousselin

Le président turc, Abdullah Gül, estime dans un entretien au Figaro que « l’Union méditerranéenne ne peut être une alternative à l’adhésion » de son pays à l’Union européenne.

P. 5

Gül : « Ce que la Turquie peut apporter à l’Europe »

Pour le président de la République, le projet français d’Union méditerranéenne ne peut pas être une alternative à l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Venu à Paris pour promouvoir l’organisation à Izmir de l’Exposition universelle de 2015, le président Abdullah Gül répond aux questions du Figaro.

Le Figaro. – Malgré l’opposition du président Sarkozy à une adhésion de la Turquie à l’Union européenne, les relations entre Paris et Ankara semblent s’améliorer. Pourquoi ?

Abdullah Gül. – Nos relations sont historiques. Elles remontent à l’empire ottoman et aux débuts de la république, lorsque la France était pour nous une porte ouverte sur l’Occident. Les Français figurent parmi ceux qui connaissent le mieux le potentiel économique de la Turquie. Il y a sans doute plus de voitures Renault à Istanbul qu’à Paris. Les aléas conjoncturels ne modifient pas des relations aussi importantes. Les soucis entre nos deux pays ne peuvent être que provisoires et temporaires.

Le gel du projet de loi pénalisant la négation du génocide arménien a-t-il contribué à cette détente ?

C’est un point positif. Ce texte est contraire aux principes de liberté auxquels la France est attachée.

La Turquie va construire trois centrales nucléaires. L’industrie française sera-t-elle mise à contribution ?

Pourquoi pas ? Chacun sait que la France est experte dans ce domaine. Nous avons déjà eu des contacts dans le passé.

Bruxelles reproche à Ankara d’avoir arrêté les réformes avec le début des négociations d’adhésion, en octobre 2005…

L’année dernière a été marquée par des élections qui ont occupé notre attention, tout en montrant combien la démocratie était enracinée en Turquie. Nous sommes prêts à relancer les réformes. Le Parlement et le gouvernement sont déterminés et moi-même, je suis très engagé dans ce sens. Ces réformes, nous les devons à notre peuple plus encore qu’à l’Europe.

La Turquie a-t-elle perdu ses illusions par rapport à l’Europe ?

Pas du tout. La négociation est engagée, nous poursuivrons les réformes quelle que soit l’issue et, le jour venu, ceux qui sont sceptiques comprendront que la Turquie a beaucoup à apporter à l’Union européenne. Il y a une perception erronée qui consiste à penser que la Turquie sera un poids pour l’UE. Au contraire, le jour où la Turquie entrera, elle le fera en agrandissant le gâteau de l’UE. Quoi qu’il en soit, la décision finale reviendra aux peuples européens.

L’article 301 du Code pénal autorisant les poursuites pour « insultes à l’identité nationale » sera-t-il abrogé ?

Le gouvernement et le Parlement se sont prononcés très clairement. Les choses vont changer bientôt.

Le projet d’Union méditerranéenne voulu par Nicolas Sarkozy est-il une alternative à l’adhésion de la Turquie à l’UE ?

Nos relations avec l’UE ont une base juridique. Les négociations sont en cours, l’objectif est défini. Il ne saurait être question que ce projet soit une alternative à notre adhésion à l’Union européenne. La Turquie est un pays méditerranéen, nous participons à Euromed et au processus de Barcelone. Nous étudions aussi attentivement le projet proposé par M. Sarkozy.

Le parti prokurde DTP risque-t-il d’être interdit ?

Je ne peux pas m’immiscer dans des décisions de justice. Mais nous ne laisserons pas la lutte contre le terrorisme affaiblir les libertés démocratiques.

La Turquie a-t-elle obtenu de l’Irak et des États-Unis des garanties qui permettront d’éviter une opération militaire contre le PKK au Kurdistan irakien ?

La Turquie accorde une importance primordiale à l’intégrité territoriale de l’Irak et à sa stabilité. Mais en raison du chaos qui s’est installé, l’Irak du Nord est devenu un paradis pour les organisations terroristes. Nous n’autoriserons pas d’incursions terroristes. Notre position a été comprise et je crois qu’il y aura des développements positifs.

Que répondez-vous à ceux qui accusent votre parti, l’AKP, d’avoir un « agenda caché » et de vouloir transformer la Turquie en un État islamiste ?

Depuis mon élection, j’ai été tenu de rompre mes liens avec les partis politiques. Je représente les Turcs dans leur ensemble. Mais je vous invite à considérer l’orientation récente de la Turquie, les réformes entreprises, l’intégration à l’Occident, l’ouverture de l’économie, la modernisation du pays, l’approche constructive de notre diplomatie…

La Turquie a-t-elle joué un rôle pour convaincre Damas de participer à la conférence d’Annapolis ?

Ceux qui suivent ces questions le savent bien…

Illustration(s) :

« Les réformes vont être relancées », déclare le président Abdullah Gül.

Paul Delort/Le Figaro

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