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La Turquie complique la réforme des institutions 21 décembre 2007

Posted by Acturca in EU / UE, France, Turkey-EU / Turquie-UE.
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Le Figaro (France), N° 19716, Vendredi 21 Décembre 2007, Pg. 6

Judith Waintraub

« Quand on a fait une connerie moyenne, on est obligé d’en faire une plus grande après pour rattraper le coup  » : voilà, selon des témoins, comment Nicolas Sarkozy a justifié mercredi soir devant l’état-major de l’UMP l’abandon du « verrou constitutionnel » français à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. L’expression « connerie moyenne » visait l’instauration d’un référendum obligatoire préalablement à tout nouvel élargissement de l’Union, décidé en 2005 par Jacques Chirac, avec l’approbation de Nicolas Sarkozy.

Lequel reste hostile à la candidature d’Ankara mais veut profiter de la réforme constitutionnelle pour lever la contrainte référendaire, quitte à faire une « plus grande connerie » , c’est-à-dire s’aliéner les adversaires de l’intégration de la Turquie en Europe, ultramajoritaires à droite. Le président de la République estime que le jeu en vaut la chandelle. Comme l’explique en cercle restreint son sherpa Jean-David Levitte, la diplomatie sarkozyste s’incarne notamment dans deux projets : « Tendre la main à l’Est » et réaliser l’Union méditerranéenne. Et l’Est apprécierait que l’Europe soit plus accueillante avec les nouveaux entrants, comme le montre le ministre slovène des Affaires étrangères, Dimitrij Rupel, qui a tenu dès hier à « féliciter le gouvernement français de ne pas conditionner l’élargissement à un référendum » .

« Maintien du référendum »

Quant à la « rue arabe » , pour reprendre une formule récente de Nicolas Sarkozy, elle ne peut qu’apprécier ce geste en direction de la Turquie musulmane. Reste à savoir si le projet de réforme constitutionnelle y survivra. Jean-Pierre Raffarin, vice-président du conseil national de l’UMP, a confirmé hier que la direction du parti « défendrait unanimement le maintien du référendum » institué par Jacques Chirac. Au point d’en faire un casus belli ? La question est d’autant plus cruciale que les socialistes sont décidés à profiter de la réforme constitutionnelle pour retrouver un peu de cohésion.

François Hollande, reçu hier à Matignon avec les présidents des groupes parlementaires Jean-Marc Ayrault et Jean-Pierre Bel, l’a fait comprendre à François Fillon. « Les quelques audaces du comité Balladur, comme un réel partage de la maîtrise de l’ordre du jour parlementaire, ne figurent pas dans le projet de loi, a expliqué le premier secrétaire du PS au Figaro , et il y a des choses en trop, comme le droit du président de s’exprimer devant le Parlement. » « J’ai dit à François Fillon : soit vous recherchez un consensus, vous retirez cette disposition et vous nous proposez une architecture globale, avec notamment la proportionnelle et l’interdiction du cumul des mandats, soit vous gardez le texte en l’état et dans ce cas, vous renoncez au consensus.  »

Hollande a lancé au premier ministre : « Si c’est cela, vous rechercherez de votre côté une majorité des trois cinquièmes [au Congrès] pendant que je m’occuperai de réunir mes deux cinquièmes. » À la sortie des dirigeants du PS de Matignon, Jean-Marc Ayrault a assuré qu’ils avaient «  envie de montrer leur unité » sur les institutions. Le patron des députés socialistes a ajouté que Jack Lang, membre du comité Balladur, « prend ses désirs pour des réalités » quand il prédit qu’ « au moins une vingtaine » d’élus socialistes voteront le texte.

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