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Sarkissian, l’apparatchik reste au pouvoir 24 février 2008

Posted by Acturca in Caucasus / Caucase.
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Libération (France), 21 février 2008, p. 7

Lorraine Millot

« Une révolution est possible en Arménie, mais elle n’est pas possible maintenant. » Comme la plupart des analystes à Erevan, le politologue Alexandre Iskanderian estimait hier que l’élection présidentielle de ce mardi a bien été « décisive ». Le « candidat du pouvoir », Serge Sarkissian, a été proclamé vainqueur, dès le premier tour, avec 52,9 % des suffrages, contre 21,5 % seulement à son principal opposant, l’ancien président Levon Ter-Petrossian.

Dénoncer

L’opposition a rassemblé des milliers de manifestants dans les rues d’Erevan hier pour dénoncer des « fraudes massives ». Mais l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui avait déployé quelques 400 observateurs en Arménie, a estimé que le scrutin était « dans l’ensemble » conforme aux normes internationales. « Il y a sans doute eu des achats de voix, directs ou indirects, lorsque les autorités proposent par exemple de refaire la route d’accès à un village ou la porte d’entrée d’un immeuble, explique le politologue Alexandre Iskanderian. Mais je ne pense pas qu’il y ait eu des bourrages d’urne massifs comme en Ingouchie ou en Tchétchénie [provinces russes voisines où les autorités sont encore capables de se créditer de 98 ou 99 % des suffrages, ndlr]. Maintenant, l’opposition va descendre dans la rue, les manifestations seront plus ou moins intenses, plus ou moins longues, mais je ne pense pas qu’elles pourront renverser la situation. »

Parfait apparatchik, qui fit d’abord carrière au Parti communiste avant de poursuivre comme ministre de la Défense, ministre chargé des Services secrets, puis Premier ministre de la nouvelle Arménie indépendante, Serge Sarkissian, le président élu, aura bénéficié durant cette campagne de tout l’appareil d’Etat. Mais il profite aussi du redressement réel de l’économie arménienne. En 2007, la croissance aurait atteint 13,8 % (chiffres officiels) et, fort à propos, juste avant les élections, les retraites ont été relevées de 60 % (pour parvenir à un niveau moyen de 44 euros par mois). Sarkissian incarne un régime « clepto-cratique », corrompu, qui ne pense qu’à remplir ses poches, martèle Levon Ter-Petrossian. Beaucoup d’Arméniens le croient volontiers, mais ils n’ont guère davantage confiance en leur ancien président, qui avait aussi montré des tendances autoritaires dans les années 1990.

Insinuer

« Sur le fond, les différences entre les deux hommes sont difficiles à établir, observe Artak Kirakosian, président du Civil Society Institute, une ONG qui se soucie de démocratiser le pays. Le programme de Ter-Petrossian était très général. Il est soutenu par des gens très différents, allant des marxistes jusqu’aux plus libéraux ». Ter-Petrossian est le « candidat de l’Amérique » qui trouve l’Arménie encore trop alignée sur Moscou et voudrait un « changement de régime » comme ceux qui ont balayé les anciens régimes ukrainiens ou géorgiens, avait tenté d’insinuer le pouvoir durant cette campagne. Rien dans les propos de Ter-Petrossian, ni son bilan des années 1990, ne permet pourtant de penser qu’il aurait sérieusement infléchi la politique arménienne.

Le nationaliste Sarkissian élu en Arménie.

Ouest France (France), 20 février 2008

Le Premier ministre aurait obtenu 57 % des voix au premier tour de la présidentielle. L’opposition dénonce le bourrage des urnes.

Il avait le soutien du chef de l’État sortant, Robert Kotcharian, arrivé au terme de son second mandat. Il pouvait se targuer d’une croissance économique à 10 %. Surtout, il s’appuyait sur la plus grosse machine politique d’Arménie, le Parti républicain auquel adhèrent 60 % des élus locaux. Le Premier ministre Serge Sarkissian a été élu sans coup férir, mardi, remportant dès le premier tour plus de 57 % des suffrages, selon un sondage réalisé à la sortie des urnes par l’institut britannique Populus.

Appels à manifester aujourd’hui

A l’annonce de cette projection par la télévision publique, les opposants Levon Ter-Petrossian (17,4 %) et Artour Bagdassarian (14,6 %) ont crié à la fraude et appelé leurs partisans à manifester leur colère, mercredi, dans les rues d’Erevan. Les premiers résultats de la présidentielle ne devaient tomber que tard dans la nuit. Le seul chiffre donné par la commission électorale, en début de soirée, était celui de la participation (69,25 %).

L’après-midi n’avait été que contestation. « Ce n’est pas une élection. C’est une tentative des autorités de s’emparer du pouvoir », grondait le porte-parole de campagne de Levon Ter-Petrossian, Arman Moussinian, dénonçant des bourrages d’urnes et affirmant que plusieurs dizaines de leurs partisans avaient été battus à travers le pays. Près de 600 observateurs étrangers, dont ceux de l’OSCE, ont suivi le déroulement du scrutin. Ils rendront leurs conclusions aujourd’hui à midi.

Originaire, comme Robert Kotcharian, du Haut-Karabakh, une province sécessionniste de l’Azerbaïdjan voisin, Serge Sarkissian, 53 ans, a mené toute sa campagne sur le thème de la stabilité politique et économique. « J’ai confiance en lui, c’est un homme de parole », expliquait Roland Serobian, 76 ans, un retraité d’Erevan, sensible à la promesse du Premier ministre de tirer les trois millions d’habitants de la pauvreté.

Serge Sarkissian devrait prolonger une politique étrangère marquée par des liens étroits avec Moscou et un froid persistant avec ses voisins, la Turquie et l’Azerbaïdjan turcophone. Ces deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec Erevan et fermé leurs frontières en riposte au soutien d’Erevan aux séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh.

Levon Ter-Petrossian souhaitait, quant à lui, dégeler les relations avec la Turquie, malgré le contentieux sur le génocide de 1915, afin de sortir le pays de son encerclement. Quant à Artour Bagdassarian, il souhaitait arrimer l’Arménie à l’Occident.

Arménie: 25.000 manifestants contre Sarkissian

La Presse Canadienne

21 février 2008, Erevan

Environ 25.000 personnes ont manifesté jeudi dans la capitale arménienne d’Erevan contre l’élection de Serge Sarkissian à la présidence, victoire usurpée selon l’opposition. la foule, qui défilait pour le deuxième jour consécutif, a juré de continuer jusqu’à ce qu’elle obtienne l’annulation du scrutin.

Une poignée de tentes ont été montées sur la place de l’opéra.

Le Premier ministre Serge Sarkissian, favori à la succession de Robert Kotcharian, a été déclaré vainqueur dès le premier tour mercredi avec près de 53% des voix, contre 21,5% au candidat de l’opposition Levon Ter-Petrossian, premier président de l’Arménie indépendante après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991.

L’opposition soutient qu’elle gagné les élections. Le conseiller de Levon Ter-Petrossian, Nicol Pachinian, a déclaré qu’il laissait jusqu’à vendredi aux autorités pour accepter un nouveau vote, faute de quoi elles devraient affronter de nouvelles manifestations. « Nous resterons ici (sur la place) jusqu’à ce que nous l’emportions! »

L’opposition risque d’avoir du mal à se faire entendre car le président russe Vladimir Poutine, dont le pays est très lié à l’Arménie a déjà félicité M. Sarkissian de sa victoire, et que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a jugé le scrutin « généralement conforme aux normes internationales » bien que perfectible.

Un faucon pour l’Arménie

La Croix (France)

21 février 2008

Ex-premier ministre, il a remporté mardi dès le premier tour la présidentielle en Arménie, avec 53 % des suffrages. Serge Sarkissian Nouveau président arménien

Âgé de 53 ans, Serge Sarkissian est un proche allié du président sortant, Robert Kotcharian, qui n’avait pas le droit de se représenter, selon la Constitution, après deux mandats consécutifs et dix années passées au pouvoir. Marié et père de deux enfants, chef du Parti républicain, Serge Sarkissian, comme Robert Kotcharian, et comme une bonne partie des ministres du gouvernement arménien, est originaire du Nagorny Karabakh. Et comme l’ex-président, il campe sur la ligne dure à propos de ce petit territoire séparatiste.

Serge Sarkissian fut le chef de l’armée séparatiste du Karabakh. Puis il fut ministre de l’intérieur en Arménie et ministre de la défense, avant de devenir premier ministre en 2007, à la mort de Andranik Makarian. Officiellement, le Nagorny Karabakh ne fait pas partie de l’Arménie. Ce territoire s’est détaché de l’Azerbaïdjan voisin en 1991, à l’issue d’un conflit ayant fait plus de 30 000 morts. Son rattachement de fait à l’Arménie n’a jamais été reconnu internationalement, tandis que les deux pays sont toujours officiellement en guerre.

Cependant, les « faucons » originaires du Karabakh sont devenus influents à Erevan, capitale arménienne, où ils forment un clan. Ils s’en tiennent à une ligne intransigeante, qui explique que le règlement de ce conflit n’a pas progressé. L’Arménie reste l’alliée traditionnelle de la Russie, mais a des relations difficiles avec tous ses voisins.

Bénéficiant du soutien de l’ex-président, Serge Sarkissian a fait campagne sur le thème de la stabilité politique et de la poursuite de la croissance économique. L’Arménie connaît en effet une croissance de plus de 10 % par an. L’opposition, cependant, dénonce les fraudes ayant entaché le vote et l’intervention de l’administration dans la campagne électorale. Elle appelle à manifester. Les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont estimé, de leur côté, que l’élection est « valide », malgré quelques problèmes manifestes.

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