Lourdes divergences à aplanir sur l’élargissement de l’Otan 5 mars 2008
Posted by Acturca in Caucasus / Caucase, Russia / Russie, South East Europe / Europe du Sud-Est.Tags: Albanie, Balkans, Croatie, Géorgie, Macédoine, OTAN, Russia / Russie, Ukraine
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Reuters, 5 mars 2008
par Yves Clarisse, Bruxelles
Les ministres des Affaires de l’Otan tenteront jeudi d’aplanir leurs divergences sur l’élargissement de l’Alliance atlantique vers les Balkans, l’Ukraine et la Géorgie avant le sommet de Bucarest, en avril.
Les chefs de la diplomatie alliée, qui se rencontrent pour quelques heures à peine à Bruxelles afin de démontrer leur volonté d’assurer la stabilité des Balkans après la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo, ne parviendront toutefois pas à un consensus, estime-t-on de source diplomatique.
Le seul pays qui ne pose aucun problème est la Croatie, que les dirigeants de l’Otan réunis dans la capitale roumaine devraient inviter à entamer des négociations d’adhésion.
Plusieurs Etats membres, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, militent aussi pour que l’on récompense les réformes menées en Albanie et en Macédoine par une invitation en bonne et due forme adressée à ces pays.
Mais la Grèce, qui est membre de l’Otan, ne veut pas que la Macédoine adhère sans avoir changé de nom, qui est aussi celui d’une de ses provinces. Le pays est actuellement reconnu par la communauté internationale sous l’appellation d' »ex-république yougoslave de Macédoine » (ARYM).
Pour le premier ministre macédonien Nikola Gruevski, il n’en est pas question – plutôt renoncer à l’adhésion à l’Otan que d’abdiquer son nom, a-t-il récemment expliqué.
Ce différend étant peu susceptible d’être résolu d’ici à Bucarest, il reste à savoir si l’Albanie en fera les frais.
Des diplomates affirment en effet que l’Otan pourrait renoncer à lancer une invitation à Tirana pour ne pas isoler Skopje au cas où le blocage persisterait.
L’OTAN ne veut pas d’un échec
Les cas de la Bosnie, du Monténégro et de la Serbie, qui ont été admis dans le « partenariat pour la paix » de l’Otan, première étape vers l’adhésion, lors du sommet de Riga en 2006, est différent: les deux premiers devraient franchir un pas supplémentaire en entament un « dialogue intensifié ».
Mais il est impossible dans les conditions actuelles d’aller de l’avant avec la Serbie, qui est outrée par la décision de la plupart des pays occidentaux de reconnaître l’indépendance du Kosovo, une province peuplée à 90% d’albanophones qu’elle considère comme le berceau de la culture serbe.
De violents incidents ont éclaté dans le nord du Kosovo, où les forces de l’Otan présentes sur place ont dû intervenir pour rétablir le calme après des manifestations serbes.
L’Ukraine et la Géorgie divisent également l’Otan.
Kiev a demandé le mois dernier d’obtenir un plan d’action pour l’adhésion, requête soutenue par les pays de l’Est qui, comme la Pologne, sont déjà membre de l’Otan. La Géorgie est dans le même cas et est soutenue par les mêmes pays.
Mais de nombreux Etats membres de l’Alliance, dont l’Allemagne et la France, craignent la réaction de la Russie.
Ils redoutent que le président russe sortant Vladimir Poutine, qui a été invité à Bucarest, ne snobe l’événement si ces deux pays y obtiennent un feu vert pour leur rapprochement avec l’Otan, ce qu’il considère comme un geste hostile, donnant une impression d’échec dont personne ne veut.
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