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Le débat sur la laïcité s’enflamme en Turquie 17 mars 2008

Posted by Acturca in Turkey / Turquie.
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La Croix (France)

17 mars 2008

La Cour constitutionnelle turque doit examiner aujourd’hui la demande d’interdiction pour activités anti-laïques de l’AKP, le parti du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Le bras de fer entre les laïques et les islamistes modérés du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, vient d’être relancé en Turquie. Le procureur de la Cour de cassation, Abdurrahman Yalçinkaya, a déposé vendredi une demande de dissolution de l’AKP devant la Cour constitutionnelle. Il accuse le parti au pouvoir de vouloir instaurer en Turquie « un système fondé sur la charia (loi islamique) », et estime que l’AKP est devenu « le foyer d’activités allant à l’encontre de la laïcité ». Le procureur évoque la légalisation du voile à l’université, votée en février par le Parlement turc. La mesure a provoqué des manifestations de centaines de milliers de personnes à Ankara. L’interdiction de la vente d’alcool dans certains quartiers ou la tentative supposée de criminalisation de l’adultère par l’AKP figurent aussi dans l’exposé du procureur, qui affirme que le parti islamiste veut « infiltrer » toutes les institutions de l’État.

En réaction, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a dénoncé samedi « une atteinte à la volonté nationale », rappelant que son parti avait remporté 47 % des suffrages lors des législatives de juillet 2007. Il a insisté sur les réformes de modernisation du pays accomplies par l’AKP depuis six ans, notamment dans le cadre d’une éventuelle adhésion à l’Union européenne. À Bruxelles, le commissaire à l’élargissement Olli Rehn a appelé la justice turque à ne « pas se mêler de politique », invoquant la séparation des pouvoirs. L’AKP est le partenaire de l’UE dans les négociations d’adhésion, engagées en 2005.

Mais le processus d’interdiction de l’AKP n’est pas encore sur les rails : la Cour constitutionnelle doit décider aujourd’hui si la demande de dissolution est recevable. Si c’était le cas (la haute instance juridique s’étant opposée à l’AKP par le passé), le parti de Recep Tayyip Erdogan ne sera pas entendu par la Cour constitutionnelle avant plusieurs mois.

Le procureur de la Cour de cassation demande également que l’on interdise à 71 membres de l’AKP, dont le premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül, élu l’été dernier, de faire de la politique pendant cinq ans. Depuis 1962, la Cour constitutionnelle a déjà interdit, au nom notamment de la défense de la laïcité, plusieurs partis islamistes, par lesquels étaient passés les actuels dirigeants de l’AKP.

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