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Espoir à Chypre 25 mars 2008

Posted by Acturca in South East Europe / Europe du Sud-Est, Turkey / Turquie.
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Le Monde (France), 25 mars 2008, p. 2

Editorial

Il y a quatre ans, les Chypriotes grecs votaient contre le plan de réunification de l’île proposé par le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et entraient dans l’Union européenne (UE). Les Chypriotes turcs acceptaient ce plan et voyaient la porte de l’Europe se refermer devant eux. Ce paradoxe était le point d’orgue d’une division provoquée par l’invasion de Chypre par les forces turques en 1974, à la suite d’une tentative de coup d’Etat des partisans de l' » Enosis « , le rattachement de l’île à la Grèce. Depuis, Chypre est coupée en deux par un mur – appelé  » ligne verte  » -, surveillé par les casques bleus de l’ONU. Au sud, la République de Chypre (grecque), membre de l’UE. Au nord, la République turque de Chypre du Nord, reconnue uniquement par Ankara.

A la suite de l’élection présidentielle qui a eu lieu le 24 février au sud, un léger espoir est né. Le nouveau président, Demetris Christofias, chef du Parti communiste, a immédiatement manifesté son intention de reprendre les pourparlers avec son homologue chypriote turc, Mehmet Ali Talat. Autour d’un café  » chypriote « , compromis linguistique entre le café turc et le café grec, ils ont décidé, le 21 mars, d’ouvrir un point de passage entre les deux zones dans la rue Ledra, jadis la rue la plus commerçante de la capitale, Nicosie. Au-delà de ce geste symbolique, ils sont convenus d’engager des négociations formelles pour la réunification de l’île après trois mois de sérieux préparatifs.

Sur le fond, les positions restent toujours aussi tranchées. M. Christofias était, comme son prédécesseur, Tassos Papadopoulos, un adversaire du plan Annan, qu’il trouvait à la fois impraticable et déséquilibré en faveur de la partie turque. M. Talat, au contraire, veut que ce plan reste la base des pourparlers. Les principaux contentieux concernent les droits de propriété pour les Chypriotes grecs qui ont été chassés en 1974 de leurs terres du Nord et pour les Turcs qui les ont remplacés ; l’immigration en provenance de la Turquie, qui a transformé en minorité les Chypriotes turcs d’origine ; enfin, la présence, au nord, de plus de 30 000 soldats turcs.

Les deux parties sont d’accord pour dire que les prochaines négociations sont celles de la dernière chance. Après trente-huit ans de division, les deux communautés se sont développées en se tournant le dos. Pourtant, les Chypriotes grecs n’ont pas totalement renoncé à revoir les paysages du Nord, les plus beaux de l’île. Quant aux Chypriotes turcs, ils ne veulent pas attendre, pour bénéficier des avantages de l’UE, d’une hypothétique entrée de la Turquie dans l’Europe. Une partie du problème est bien là. Mais si les rapports entre Ankara et Bruxelles représentent un élément-clé de la solution, une majorité de Chypriotes, des deux côtés de la  » ligne verte « , refuse d’en être l’otage.

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