Sarkozy à la pêche aux voix grecques avant la présidence de l’UE 5 juin 2008
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Reuters, 5 juin 2008
par Emmanuel Jarry, Paris
Le président Nicolas Sarkozy sera vendredi à Athènes pour resserrer les liens entre la France et la Grèce avant la présidence française de l’Union européenne, à partir du 1er juillet prochain.
« La Grèce partage la plupart du temps nos vues et peut être un allié précieux pendant les six mois de notre présidence », dit son entourage. « Donc, nous avons tout intérêt à associer de près la Grèce à notre présidence. Nous comptons sur son soutien. »
Ce sera, depuis 1982, la première visite officielle d’un président français en Grèce, où la famille maternelle de Nicolas Sarkozy à des racines à Thessalonique.
Le discours qu’il prononcera devant le Parlement grec, en présence du président Karolos Papoulias et du Premier ministre Kostas Karamanlis, sera un moment fort de sa visite.
Jusqu’ici, seulement trois autres chefs d’Etat étrangers se se sont exprimés devant la Vouli – le général Eisenhower, le général de Gaulle et le président George Bush père.
L’Elysée fait état d’une « proximité remarquable » de Paris et d’Athènes sur tous les dossiers internationaux, notamment sur la situation dans les Balkans, qui sera au menu des entretiens.
La France, qui était en 2006 le premier investisseur étranger en flux en Grèce, soutient notamment Athènes dans la querelle sur le nom officiel de la Macédoine.
Les Grecs s’opposent à l’entrée de cette ancienne république yougoslave dans l’Otan tant qu’elle gardera le nom de leur province la plus septentrionale.
« S’agissant du nom de l’ancienne république yougoslave de Macédoine, la France est et restera solidaire de la Grèce », déclare Nicolas Sarkozy dans une interview publiée mercredi par le quotidien grec Kathimerini.
La seule ombre au tableau est paradoxalement la Turquie, avec laquelle la Grèce a pourtant été plusieurs fois au bord d’un conflit armée ces 50 dernières années, bien qu’elles soient toutes les deux membres de l’Alliance atlantique.
Accord de coopération militaire
Nicolas Sarkozy est résolument hostile à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. La Grèce, qui a engagé depuis 1999 un processus de rapprochement avec ce pays, est au contraire en faveur de la poursuite des négociations d’adhésion avec Ankara, dans lesquelles elle voit un facteur d’amélioration de leur voisinage et de règlement de la question chypriote.
Le président français signera vendredi à Athènes un accord cadre de coopération militaire avec Kostas Karamanlis.
« Il y a traditionnellement une coopération militaire extrêmement forte entre la Grèce et la France qui sont deux des pays de l’Union européenne les plus engagés dans un effort de défense », souligne l’Elysée. « Il était assez naturel qu’on souhaite renforcer cette coopération traditionnelle. »
Selon la présidence française, aucun contrat de vente d’armement ne sera en revanche signé lors de cette visite.
Athènes envisage notamment de renouveler une partie de ses avions de combats et d’acheter des frégates. Dans les deux cas, l’Allemagne et la France sont en concurrence.
La France propose son chasseur-bombardier polyvalent Rafale, de Dassault-Aviation , l’Allemagne des avions du consortium européen Eurofighter, qui comprend le britannique BAE Systems , EADS et Alenia Aeronautica, filiale de l’italien Finmeccanica . En ce qui concerne les frégates, la France propose le navire multi-missions FREMM. « Il serait étrange que ça ne soit pas évoqué. Mais n’attendez pas de percée », dit-on à l’Elysée. « Bien sûr, le président de la République (…) plaidera pour nos matériels mais il n’ignore pas qu’un appel d’offres est un appel d’offres et qu’il appartient aux sociétés (…) de faire la démonstration qu’elles sont les meilleures et les moins chères. »
Nicolas Sarkozy sera accompagné par le ministre de la Défense Hervé Morin et le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet. Il sera rejoint le soir par le Premier ministre pour un dîner privé avec Kostas Karamanlis. Nicolas Sarkozy et François Fillon quitteront Athènes samedi matin pour gagner Beyrouth, dans deux avions séparés.
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