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La Turquie, maillon capital de l’UPM 15 juillet 2008

Posted by Acturca in Turkey / Turquie, Turkey-EU / Turquie-UE.
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Les Echos (France), 15 juillet 2008, p. 6

Yves Bourdillon

Ankara, qui s’est fait un peu prier pour participer à l’Union pour la Méditerranée, en constitue pourtant un maillon essentiel, à la fois sur le plan économique, politique et stratégique.

D’un point de vue économique, parmi les membres de l’UPM qui ne font pas partie de l’Union européenne, la Turquie fait office de poids lourd.

Après avoir longtemps fait mine de boycotter l’événement, le Premier ministre turc a finalement accepté de participer au sommet de lancement de l’Union pour la Méditerranée, dimanche à Paris. Recep Tayyip Erdogan se méfie en effet de tout ce qui pourrait constituer un « lot de consolation » que lui offrirait Nicolas Sarkozy, très opposé à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE), pour l’inciter à se résoudre à voir les portes de celle-ci se fermer devant lui.

Visiblement, Ankara s’est laissé persuader que l’UPM ne constituait pas une alternative aux négociations d’adhésion à l’UE. La Turquie a d’ailleurs ouvert plusieurs chapitres depuis qu’elle a obtenu en 2005 le statut de candidat. Et deux autres membres de l’UPM, la Bosnie et la Croatie, sont aussi candidats à l’entrée dans l’Union. Ces négociations d’adhésion, prévues pour durer encore six ans, seront de toute façon très délicates en raison des divisions de la société turque, illustrées par la récente crise institutionnelle ; au motif qu’il mènerait secrètement un programme antilaïque, le parti islamiste conservateur au pouvoir, l’AKP, pourrait se voir interdit par la Cour institutionnelle dans quelques semaines en ce qui s’apparenterait quasiment à un coup d’Etat judiciaire. Les chancelleries des Vingt-Sept ont d’ailleurs clairement dit qu’une telle interdiction « compliquerait » grandement l’adhésion de la Turquie.

La présence de la Turquie est toutefois cruciale pour l’UPM. En effet, dynamiser la partie orientale de la Méditerranée serait impossible sans l’implication d’une nation représentant désormais la quinzième puissance économique de la planète et attirant incomparablement plus de capitaux étrangers que ses voisins proche-orientaux. Parmi les membres de l’UPM qui ne font pas partie de l’Union européenne, la Turquie fait office de poids lourd, avec un PNB deux fois et demie plus élevé que celui de son suivant immédiat, Israël.

Adhésion précieuse

En outre, Ankara se trouve dans une situation géostratégique très particulière, qui rend son adhésion précieuse : c’est le seul pays musulman allié de longue date avec Israël, tout en étant respecté par Damas. C’est d’ailleurs sur son sol qu’on débuté l’an dernier des négociations secrètes entre Israël et la Syrie. Hormis les 27 pays de l’UE, la Turquie est aussi le seul membre de l’Otan invité à l’UPM. Et elle occupe une position essentielle pour le passage des hydrocarbures russes ou de la mer Caspienne via le Bosphore, à destination de l’Union européenne.

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