L’avenir de l’Europe se joue dans le Caucase 2 septembre 2008
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Le Monde (France), 2 septembre 2008, p. 16
Svante Cornell *
Les pays occidentaux n’ont pas su résister à l’intimidation russe. C’est pourtant leur intérêt essentiel de sauver la Géorgie
Après plusieurs mois de préparation, la Russie a envahi le 8 août le petit territoire de la Géorgie. Ses troupes puissantes ont rapidement eu raison de défenses très, très mal organisées. Au bout de deux jours, les autorités géorgiennes déclaraient un cessez-le-feu unilatéral, ce qu’il y avait de mieux à faire dans une situation aussi critique. Elles repliaient des forces encore fraîches, malgré les pertes massives subies, pour livrer un dernier combat à Tbilissi.
La capitale a finalement été épargnée mais, dans les zones prises par les Russes, l’horreur a continué de sévir. Pillages, incendies, viols et meurtres ont frappé les malheureux civils qui ne s’étaient pas enfuis à temps, et que l’armée russe n’a pas réussi à protéger.
La Russie a astucieusement ménagé les apparences devant les caméras, en se retirant de quelques villes comme Gori et Zougdidi, mais elle tient d’une main de fer les positions stratégiques, notamment le port de commerce de Poti. Si la Géorgie et ses dirigeants sont toujours debout, leur situation reste bien précaire et une partie du pays est occupée. L’hiver qui approche s’annonce sous les plus sombres auspices.
L’action militaire russe a déclenché un véritable séisme dans le paysage géopolitique mondial. Tout d’abord, elle n’a pas été décriée à l’étranger autant que les gros titres occidentaux peuvent le laisser croire. Dans la plupart des pays en voie de développement, les réactions ont été étonnamment discrètes. Il y a eu acte de guerre, certes, mais la Géorgie n’en reste pas moins » un pays lointain, que l’on connaît mal « .
Ceux qui s’estiment négligés par les puissances occidentales y voient tout autre chose que la lutte d’une démocratie toute neuve pour sa survie. Pour eux, c’est plutôt le fait d’une Russie humiliée qui redresse la tête pour en remontrer à l’arrogance américaine. Si, dans le monde arabe, on a applaudi en silence, on n’en a pas moins applaudi.
Cette guerre courte et atroce a aussi mis en évidence l’énorme difficulté des pays de l’Ouest à contrer les débordements russes. La Russie a bien choisi son heure pour agir. Les Occidentaux sont accaparés par leur engagement militaire en Afghanistan et en Irak. Aux Etats-Unis, une administration impopulaire achève lamentablement son mandat. En plein mois d’août, tous, hommes politiques et observateurs compris, font relâche pour s’abandonner aux joies de la plage et, de surcroît cette année, à l’attraction des Jeux olympiques.
Enfin, c’est le moment où les économies développées sont peut-être sur le point d’entrer dans une récession des plus graves. L’Occident donnait déjà des signes d’affaiblissement : ce conflit a étalé sa faiblesse au grand jour. Les pays qui craignent d’être les suivants sur la liste russe, comme les Etats baltes ou l’Ukraine, sont les plus inquiets. Tous les territoires qui faisaient partie de l’Union soviétique préparent leur stratégie de défense. Certains ont peut-être déjà choisi de faire profil bas et de manifester d’une manière ou d’une autre leur allégeance à Moscou, en priant pour que cela soit suffisant.
Il est alarmant dans ces terribles circonstances de constater à quel point les observateurs occidentaux refusent de voir que la donne a changé et restent prisonniers d’analyses erronées. En Europe, alors qu’on a démontré son incapacité à réagir, on passe son temps à jeter le blâme sur la victime. Saakachvili est un » président populaire mais impulsif « , il l’a bien cherché.
Franchement, cette Géorgie qui prétend être maîtresse de son destin fait preuve au mieux de naïveté, au pire d’inconscience. Après tout, la Russie n’a fait que tirer profit de conflits ethniques qui durent depuis des siècles. Avec des avis aussi simplistes, on garde la conscience tranquille. On persiste à rêver à une Russie devenue paisible et démocratique grâce au développement, alors que tout indique que la restauration de son empire est pour ce pays une question de fierté nationale.
En Occident, toute manifestation d’admiration pour ce que Hitler a représenté dans l’histoire allemande déchaînerait aussitôt les plus vives indignations. Mais lorsque le régime russe rend hommage à Staline et à son oeuvre, on se contente de dire : » C’est ça, la Russie. » Quelles qu’aient pu être les erreurs d’appréciation commises par les Occidentaux en Irak et en Afghanistan, on ne peut trouver aucune excuse à l’indifférence qu’ils affichent délibérément à l’égard de ce qui se trame au Kremlin.
Par ailleurs, l’expérience du conflit en Géorgie met sérieusement à mal l’idée occidentale que la démocratie est préférable à tout autre régime, et pas seulement parce qu’elle a entraîné un petit pays dans une guerre qu’il ne pouvait pas gagner.
L’audacieux coup de force de Moscou a pu conforter certains dirigeants de la planète, déjà séduits par les succès de la Chine, dans la conviction qu’une politique de » capitalisme autoritaire » n’est pas un mauvais mode de gestion. Si l’aspiration des Occidentaux à exporter la démocratie s’est ensablée dans les déserts de la Mésopotamie, elle vient peut-être de recevoir le coup de grâce dans le Caucase.
Dans l’immédiat, l’impuissance manifeste de l’OTAN est le sujet le plus préoccupant. Les pays européens frontaliers de la Russie commencent à penser que l’article 5 du traité – » Un pour tous, tous pour un » – est vide de sens, jetant de facto le discrédit sur la plus grande alliance militaire de l’Histoire. Cette impuissance a été particulièrement spectaculaire le jour où un destroyer américain chargé de colis humanitaires, le McFaul, a dû jeter l’ancre à quelques milles du port de Batoumi, trop petit pour son tirant d’eau.
Au même moment, à Poti, là où un bâtiment de cette taille aurait pu accoster, les troupes russes interpellaient avec décontraction une équipe de télévision qui circulait sans accréditation russe.
Il est plus qu’évident que la sécurité de l’approvisionnement énergétique de l’Europe est ici le véritable enjeu géopolitique. En prenant position en Géorgie, la Russie montre qu’elle entend contrôler durablement l’accès au pétrole et au gaz de la mer Caspienne. Il est tout à fait significatif que ce soit le pays d’Europe le moins dépendant de la Russie pour l’énergie, la France, qui ait mené les pourparlers pour faire reculer les troupes russes.
L’autre grande puissance européenne, l’Allemagne, préfère ne pas monter en première ligne, de peur d’avoir froid l’hiver prochain. On imagine mal cependant que la Russie puisse fermer les vannes des oléoducs très longtemps, même si elle le voulait. L’invasion russe a rappelé avec rudesse à l’Europe qu’elle n’avait pas les moyens de résister à l’intimidation.
C’est là le principal enseignement de cette crise. L’Europe sera d’autant plus forte qu’elle aura réussi à se passer du pétrole et du gaz russes. La constitution de réseaux énergétiques paneuropéens et le recours massif aux énergies durables seront les objectifs prioritaires des prochaines années.
L’entente amicale entre la Géorgie et les Européens a échappé à la catastrophe. Le gouvernement réformiste est toujours en place à Tbilissi. La capitale reste approvisionnée malgré le contrôle exercé par les Russes sur les principaux axes commerciaux, le risque d’une attaque sur la ville semblant écarté. Mais la Géorgie doit faire face à d’immenses défis. Il faut réparer une grande partie des infrastructures, reloger 50 000 réfugiés avant l’hiver, et convaincre des investisseurs apeurés de revenir dans le pays.
Il est encore temps pour les Occidentaux de corriger le tir, s’ils se décident à voler au secours de la Géorgie en apportant massivement argent, fournitures et encadrement dans les toutes prochaines semaines.
Il faut que la Géorgie se relève et prospère, pour le bien de l’Europe, de l’Occident et d’un ordre mondial fondé sur le droit, qui reste le seul moyen de tirer les leçons du passé.
Traduit de l’anglais par Christine Lahuec
* Codirecteur de l’Institut pour la sécurité et le développement de Stockholm
Bien que je ne suive pas votre analyse des évènement en Géorgie, je suis en accord avec vous sur la perspective à moyen terme dévelopé (8 septembre). Nous sommes destinés à nous unir, le peuple russe inclus.
08.09.2008
Le SEUL AVENIR de l’EUROPE
L’avenir de l’Europe s’inscrit impérativement dans le regroupement de l’ensemble des pays européens et plus encore dans les limites de l’ancien Empire ROMAIN.
Affirmer ce qui peut paraître une évidence pour certains mais paradoxalement une énormité pour d’autre prend tout son sens dès lors que nous nous plaçons non pas dans une perspective à court terme (10 ans) mais sur le moyen terme (50 ans) ou mieux encore sur le long terme 100 ans.
Depuis 5 siècles l’Europe et ses anciennes colonies que sont les USA, l’Australie et le Canada règnent sans partage sur le reste du monde.
Le leadership de ce monde occidental étant passé aux USA dès la fin de la première guerre mondiale mais plus encore à partir de 1945. (aide US compensée par des prêts que nous supportons encore)
Cette suprématie occidentale repose avant tout sur l’extraordinaire capacité d’inventions et de techniques dont nous avons fait preuve durant ces précédents siècles.
C’est donc cette avance technologique et elle seule qui est la cause première de ce règne et non pas nos valeurs humanistes qui toutes trouvent leurs racines au sein de notre culture gréco romaine et judéo chrétienne et qui ne peuvent être supérieurs aux autres cultures du monde.(à cet égard les Chinois qui ont un recul culturel de 5000 ans, nous considèrent toujours , en ce qui concerne leurs sages comme des sauvages)
Cette avance technologique a donc reposé sur le savoir et durant ces 500 ans sur l’organisation mise en place depuis l’invention de l’imprimerie et sa diffusion au sein du plus grand nombre.
Remarque qui doit par ailleurs être relativisée car ce savoir jusqu’à une date très récente ne concernait que moins de 1% de l’ensemble de la population. (% qui représentent d’ailleurs le nombre de bacheliers en FRANCE en 1900)
pourcentage certes limité mais qui correspondait au volume nécessaire et suffisant pour assurer l’encadrement des populations actives et permettre à certains savants de poursuivre leurs recherches vers de nouvelles inventions.
Ce savoir qui depuis toujours est l’essence même de la domination est devenu le bien commun de toute l’humanité, même si beaucoup de choses restent à faire.
Les pays émérgents ont depuis 1945 compris cette données et cherchent depuis lors à s’approprier ce savoir et plus encore la méthode efficace pour le diffuser auprès de ses populations.
Depuis 1920, l’adaptation aux réalités du monde a conduit la vieille Europe à faire partager ce savoir auprès d’un nombre de plus en plus important sans doute pas par humanisme comme à tort certains intellectuels le disent mais par nécessité industrielle.
c’est ainsi qu’en France par exemple le % de bacheliers atteindra 4% en 1940 pour dépasser 7 ou 8% dès les années 50.
En effet le taux d’encadrement imposé par l’industrie ne pouvait se satisfaire d’un taux applicable à un monde rural (50% dela population active française était encore rurale en 1945)
le taux d’encadrement actuel NECESSAIRE étant d’environ 15 à 16% de l’ensemble de la population active , or 80% d’une classe d’âge dépasse le niveau du bac et environ 230 000 soit près de 30% parviennent au niveau de la licence.
cette réalité partiellement flatteuse souvent mise en avant par certains naïfs, ne prend pas en compte un point capital à savoir le volume annuel nécessaire de la relève des cadres dans notre pays c’est à dire
moins de 100 000 postes tout au plus. (26 millions de population active, 15% d’encadrement, durée de vie 40 ans)
100 000 postes qui en France sont pourvus par les 50 000 étudiants d’élite issus de nos grandes écoles et dont le formation avoisine 50 000€ par an alors qu’un étudiant lambda ne coûte que moins de 7500€ par an à l’état.
Formation à la Française, où le nombre de bacheliers scientifiques est approximativement le même à quelques iotas près qu’en 1970.
Il manque en effet à la FRANCE 10 000 ingénieurs par an depuis les années 80, mais combien de DEA ou de doctorats dans des filières qui débouchent au mieux sur des emplois de secrétariat au sein des trois fonctions publiques ?.
Pour bien comprendre le déphasage de la vielle europe et plus encore de l’occident, un seul pays comme la CHINE formait il y a seulement 5 ans 125% de plus de docteurs en informatique que l’ensemble du monde occidental (USA, Europe, Japon réunis)
Ce pourcentage atteindra en 2008 près de 200%
Les applications des laboratoires de recherche Chinois mais plus encore de ses ouvriers (45% de la production mondiale provient de ce grand pays) perturberont de plus en plus nos économies.
une société comme LENOVO qui est en passe de devenir n° 1 Chinois en informatique devrait mettre sur le marché prochainement de nouveaux ordinateurs portables qui utiliseront un nouveau système de navigation supérieur à ceux de micosoft et gratuit sans doute ) pour des prix inférieurs à 100€ .
Nous assisterons comme il y a 25 ans (arrivée des PC et des immprimantes) avec la société Olivetti qui fabriquait des machines à écrire, à la mise en faillite de ceux qui seront dans l’incapacité de suivre toutes les avancées technologiques.
Un Autre pays comme l’INDE pourrait également être mis en avant dans tous les domaines de la haute technologie et donc l’Informatique.
Avec l’accès au savoir de centaines de milliers de nouveaux ingénieurs, ce pays qui dépasse lui aussi plus d’un milliard d’habitants deviendra à son tout un pôle du savoir du monde et donc du pouvoir au cours des 50 prochaines années.
Nous noterons au passage que dans ce pays comme en CHINE les étudiants scientifiques fournissent le même nombre d’heures de travail que nos élèves Français qui ont la chance d’être dans nos classes préparatoires soit 8 heures de cours et 7 à 8 heures de travail personnel
environ 100 heures par semaine. (sans aucune comparaison avec certains autres étudiants) de filières où les études sont encore considérée sans relation avec le monde du travail mais par éthique orienté vers le seul et noble savoir.
(il est vrai qu’en FRANCE nos grandes écoles et donc leurs classes préparatoires ont été une obligation du fait même que l’université refusait jusqu’à une date récente les études scientifiques à vocation « opérationnelle » c’est à dire orienté vers le monde du travail.
la philosophie entièrement sous contrôle de notre église jusqu’au début de XX° sicècle, était le centre du savoir, universités qui toutes avaient été créées par notre Eglise catholique romaine depuis le haut moyen-âge)
Après ce long préambule historique bien que succint sur le fond, nous pouvons considerer qu’il existera dans les 50 prochaines années au moins trois pôles de savoir et donc de puissance dont les populations dépasseront deux milliards d’habitants.
Chacun aura reconnu la CHINE, l’INDE, le BRESIL et l’Amérique du SUD et à plus long terme l’AFRIQUE.
Devant cette réalité démographique que personne de sensée ne peut réfuter, l’Europe doit impérativement recouvrir ses anciennes frontières du 19° siècle et sans doute retrouver les limites mêmes de l’ancien Empire Romain
L’intégration de la vielle RUSSIE devient donc un incontournable géopolique. l’apport de ce pays avec plus de 200 millions d’habitants nous permettrait déjà de dépasser la barre des 650 millions d’Européens.
Pour les mêmes raisons, la TURQUIE avec ses 120 millions de personnes devra elle également nous rejoindre, comme l’ensemble des pays méditerranéens.
Cet objectif de regrouper plus d’un milliard d’habitants, sera la condition sine qua non de notre avenir.
les gesticulations actuelles avec la RUSSIE de même que le rejet de certains citoyens à l’encontre de la TURQUIE sont d’un siècle dépassé et ne peuvent concerner l’avenir bien compris de l’Europe,
TOUTE l’EUROPE.
qui a poussé le président géorgien à déclencher une opération militaire en ossétie du sud?
Qui depuis plus de 8 ans arme ce petit pays (voir les programmes d’aide sur le blog ussaid?)
Quels conseillers militaires étaient présents en géorgie au cours des semaines qui ont précédé cette offensive?
Les assasinats commis à l’encontre des populations civiles d’ossétie du sud ne sont ils que dans l’imaginaire des russes?
Le gouvernement actuel des USA porte une très lourde responsabilité dans ces évènement qu’ils ont eux mêmes initié en conseillant le président de formation américaine qu’est ce jeune président géorgien.
Les intérêts US sont divergents de ceux bien compris de l’Europe prise dans sa globvalité historique.
la Russie a vocation à rejoindre la CEE dans la perspective des 50 et 100 prochaines années comme la turquie et l’ensemble des pays méditerrannées.
à cette seule condition et avec plus d’un milliard d’habitants nous pourrons encore peser sur l’avenir du monde, non plus en imposant nos valeurs humanistes mais en les donnant pour modèle au reste des autres blocs de pouvoir comme le deviennent la CHINE, l’INDE et le BRESIL.