Vent de jeunesse chez les Turcs

L’Est Républicain (France), 23 septembre 2008, p. 10

Pierre Dornier

L’Association des travailleurs turcs, 340 adhérents représentant une communauté de 2.000 personnes, s’est donné une nouvelle équipe dirigeante pour s’ouvrir sur la ville.

Après un peu plus de deux mois de vacance du pouvoir, l’Association des travailleurs turcs de Pontarlier a mis à sa tête, il y a deux semaines, suite à la démission du précédent président, une équipe dirigée par Sefa Hezer.

Pas seulement un changement d’hommes, mais aussi d’équipe qui veut marquer son mandat par une ouverture de l’association sur l’environnement pontissalien.

Place aux jeunes

« Dans notre bureau de douze membres, le plus âgé a 35 ans. Il y a même un étudiant. Les anciens ont souhaité laisser place aux jeunes : nous parlons tous français, nous sommes intégrés, il y a une dynamique.

La force de notre association c’est la solidarité qui s’exprime dans la communauté turque de Pontarlier qui est unie. Tous ses membres salariés sont adhérents, c’est un grand avantage pour nous. Mais solidarité ne veut pas dire renfermer. C’est un peu l’image que nous avons à Pontarlier, et notre objectif est de montrer que ce n’est pas le cas. Nous voulons au contraire ouvrir nos portes. Mais, auparavant, nous voulons terminer l’aménagement des locaux de l’association. Nous sommes élus pour deux ans, c’est ce que nous voulons faire en deux ans. »

Un espace de 10.000 m2

La solidarité qui caractérise la communauté turque de Pontarlier, est peut-être due en partie au fait que 80 % de ses membres sont originaires de la même région, Afyon, à mi-chemin entre Ankara et Izmir, mais surtout, précise le nouveau président, « à la bonne ambiance qui règne ici ».

Une solidarité qui a permis à l’association, créée en 1984, de quitter ses locaux exigus de la rue Thiers en faisant l’acquisition de l’ancienne usine Delacroix, rue de Salins, il y a deux ans, pour y entreprendre un vaste chantier d’aménagement.

« Heureusement que nous avons tous les corps de métier parmi nos membres », commente Sefa Hezer.

Là, sur un espace de 10.000 m2, il n’y a pas qu’une mosquée, comme on le croit trop souvent. Même si avec ses 300 m2 à l’étage du bâtiment, elle impressionne…

Cependant, les locaux recèlent bien d’autres possibilités. On y trouve le siège du club de foot, salle de pong, salle de jeux électroniques pour les ados, salle de musculation, et, en projet, un studio d’enregistrement de musique pour les jeunes. Ainsi qu’un bar aux dimensions respectables. « Tout cela doit être ouvert aux gens de Pontarlier. Que ceux qui ont envie de boire un thé, viennent. N’importe quel jeune qui veut enregistrer de la musique pourra le faire ici… »

Spécialités du pays

L’Association turque abrite même une « petite grande » surface, une sorte de supérette des spécialités du pays, socis, fromage, thé et autres gâteaux. Ou encore objets de décoration qui parlent du pays natal.

« Ce magasin-là aussi est ouvert à tous », précise le président.

Il se trouve actuellement dans le bâtiment principal de l’usine. Il va prochainement occuper un partie d’un hangar voisin de 2.500 m2 que l’association va diviser en quatre cellules à louer. « Nous avons déjà de la demande. »

Sous l’effigie d’Atatürk, le nouveau président de l’Association des travailleurs turcs de Pontarlier prépare « l’ouverture ». L’impressionnante salle de la mosquée, une des plus grandes chez les Turcs en France.