Chypre/paix: Talat appelle la partie grecque à rejeter ses « nationalistes » 15 novembre 2008
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Agence France Presse, 15 novembre 2008
Ödül Asik Ülker
Les Chypriotes grecs devraient arrêter de vouloir plaire à l’Eglise et aux « nationalistes extrémistes » s’ils souhaitent progresser dans les négociations de paix en vue de la réunification de l’île, a averti samedi le leader chypriote-turc Mehmet Ali Talat.
S’exprimant à l’occasion des cérémonies marquant le 25e anniversaire de la fondation de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée, M. Talat a d’autre part exhorté ses compatriotes à regarder vers l’avenir plutôt que vers le passé.
Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle l’armée turque a envahi le nord de l’île après un coup d’Etat de Chypriotes grecs soutenus par Athènes qui voulaient rattacher Chypre à la Grèce. Neuf ans plus tard était proclamée la RTCN, seulement reconnue par Ankara.
Après des années de tentatives infructueuses de pourparlers de paix, le nord et le sud de l’île ont entamé le 3 septembre des négociations directes. Mais après huit réunions entre M. Talat et le président chypriote Demetris Christofias, peu de progrès ont été enregistrés.
« Si l’administration chypriote-grecque actuelle, qui s’est présentée comme étant en faveur de la paix, est sincère dans son désir de résoudre le problème chypriote, alors elle devrait mettre de côté les manoeuvres visant à satisfaire ses anciens alliés, comme le front du refus ou l’Eglise », a dit M. Talat, s’adressant à une foule de Chypriotes turcs à Nicosie.
« Vous ne pouvez satisfaire le front des nationalistes extrémistes, partisans du « non », et en même temps tendre la main aux Chypriotes turcs. Ce n’est pas possible », a-t-il dit.
M. Talat faisait référence aux Chypriotes grecs qui avaient fait campagne pour le « non » à un référendum sur un plan de réunification soumis par l’ONU en 2004. Les Chypriotes turcs avaient voté en faveur du plan mais les Chypriotes grecs avaient dit « non », ce qui avait conduit à une entrée de Chypre, divisée, dans l’UE un mois plus tard.
La tête de file du « non » avait alors été l’ancien président chypriote Tassos Papadopoulos, battu lors de l’élection présidentielle de 2008 mais dont le parti demeure dans la coalition gouvernementale de M. Christofias.
M. Christofias doit également ménager la puissante Eglise orthodoxe, très influente auprès des Chypriotes grecs et incontournable sur le plan politique.
Le chef de l’Eglise, l’archevêque Chrysostomos II, s’était opposé, alors qu’il n’était qu’évêque en 2004, au plan de réunification, et il met aujourd’hui régulièrement en garde contre les concessions que M. Christofias pourrait faire aux Chypriotes turcs.
Samedi, M. Talat a également voulu encourager ses compatriotes à oublier les blessures du passé pour se concentrer sur l’avenir.
« En tant que peuple qui a vécu un désastre, notre plus important devoir devrait être de laisser derrière nous nos souvenirs douloureux et transformer cette expérience (…) en une vie paisible et sûre à Chypre », a-t-il dit.
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