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Elections européennes : le PS et l’UMP lancent la bataille des projets 19 mai 2009

Posted by Acturca in France, Religion, Turkey-EU / Turquie-UE.
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Les Echos (France), 19 mai 2009, p. 7 (extrait)

Renaud Czarnes, Elsa Freyssenet et Pierre-Alain Furbury

Nicolas Sarkozy dit qu’« une autre Europe est possible », le PS affirme qu’« il faut changer l’Europe maintenant ». Où est entre vous la différence de projets ?

Pierre Moscovici. (Député Socialiste. Ancien Ministre délégué des affaires européennes) La volonté de changer l’Europe peut être commune et les façons d’approcher le changement différentes ! L’Europe de Nicolas Sarkozy n’est pas la nôtre. Que dit-il ? « Il faut changer l’Europe, le changement, c’est moi, et le modèle, c’est la présidence française de l’Union européenne ! » Je ne suis d’accord avec aucune de ces affirmations. La présidence française de l’Union a été une présidence énergique, plus active que beaucoup d’autres. Il ne faut pas la rejeter en bloc, mais pas non plus tomber dans le panégyrique. J’ai regretté l’absence de l’Europe sociale dans la présidence française. Qu’est-ce qui a été fait pour aller vers une législation globale sur les services publics ? Ou sur le temps de travail, sinon consentir à l’allongement de sa durée jusqu’à 65 heures ? Certes, quelques initiatives ont été les bienvenues en ce qui concerne la régulation financière, mais, en termes de relance, l’Europe est à la traîne. Mis bout à bout, les vingt-sept plans nationaux représentent 200 milliards d’euros. C’est très inférieur à ce qui se fait aux Etats-Unis et à ce qui serait nécessaire. On a beau tenir des discours sur l’Europe qui protège et l’Europe qui agit, la réalité est différente.

Bruno Le Maire. (Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes) Je me réjouis d’avoir un premier débat de fond avec un membre du PS sur les questions européennes. Car, s’il y a bien quelque chose qui me désole, c’est de voir à quel point le débat s’est focalisé autour d’un « pour ou contre » Nicolas Sarkozy. Or ce n’est pas le sujet : l’élection européenne n’est pas l’élection présidentielle.

Pierre Moscovici. Personnellement, je ne suis pas séduit par l’idée du vote sanction. Mais Nicolas Sarkozy s’est placé au coeur de la campagne. Quand on s’engage, on s’expose…

Bruno Le Maire. On ne peut pas dire que l’Europe est un enjeu essentiel et demander au chef de l’exécutif de rester en retrait. En outre, la présidence française a été une grande présidence car elle a montré que l’on pouvait conduire l’Europe autrement. Elle a montré que l’Europe pouvait être une force politique capable de réagir dans la crise financière et une force de paix dans le conflit entre la Russie et la Géorgie. Oui, il y a une différence de projet entre les socialistes et nous. Les frontières en sont un exemple. Si nous voulons faire de l’Europe une force politique à même de peser sur les grands enjeux du monde, il faut arrêter l’élargissement après les Balkans. La Turquie n’a pas vocation à adhérer à l’Union.

Pierre Moscovici. Pourquoi donc ? L’Europe n’est pas un club chrétien. J’ai été extrêmement choqué par les propos que Nicolas Sarkozy a tenus à Nîmes. Il faut négocier avec Ankara de manière honnête. Je pense que l’adhésion de la Turquie est difficile et qu’elle ne remplit pas toutes les conditions, mais ce qui est dramatique, c’est l’implicite : qu’un pays musulman ne pourrait adhérer à l’Union européenne. L’Europe se grandirait, au contraire, à préparer cela. Sans compter que la Turquie peut jouer un rôle de stabilisation et de passerelle entre l’Europe et le Proche-Orient. La ravaler au rang de simple partenaire, au même titre que la Russie, constituerait une régression considérable.

Bruno Le Maire. Il ne s’agit pas de transformer l’Union européenne, qui est un projet politique laïc, en club chrétien. D’ailleurs si nous intégrons, comme il est prévu, les pays des Balkans dans l’Union, nous accueillerons des pays à majorité musulmane comme la Bosnie et je vois là une chance. Ensuite, je ne suis pas favorable à l’interruption des négociations d’adhésion. Je pense simplement qu’il ne faut pas préjuger de l’issue de ces négociations et qu’en dehors de l’adhésion, il existe une autre possibilité, celle d’un partenariat renforcé avec ce pays.

Commentaires»

1. Européennes : le duel Kahn – Cohn-Bendit « ACTURCA - 28 mai 2009

[…] d’Etat UMP aux Affaires européennes, Bruno Le Maire, et le député PS Pierre Moscovici (le journal du 19 mai), « Les Echos » mettent aujourd’hui face à face deux têtes d’affiche connues pour […]


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