Européennes : le duel Kahn – Cohn-Bendit 27 mai 2009
Posted by Acturca in EU / UE, France, Turkey-EU / Turquie-UE.Tags: Daniel Cohn-Bendit, EU / UE, Europe Ecologie, France, Jean-François Kahn, Modem
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Les Echos (France), 27 mai 2009, p. 4 (extrait)
Stéphane Dupont, Elsa Freyssenet et Pierre-Alain Furbury
Après le débat entre le secrétaire d’Etat UMP aux Affaires européennes, Bruno Le Maire, et le député PS Pierre Moscovici (le journal du 19 mai), « Les Echos » mettent aujourd’hui face à face deux têtes d’affiche connues pour leur franc-parler : l’écologiste Daniel Cohn-Bendit (tête de liste Europe Ecologie en Île-de-France) et le centriste Jean-François Kahn (tête de lsite MoDem dans l’Est).
Daniel Cohn-Bendit, vous êtes l’un des rares politiques à être favorable à l’adhésion de la Turquie et à l’assumer…
Daniel Cohn-Bendit. Le président de la République ment lorsqu’il dit que l’on va arrêter les négociations. Quand il était président de l’Union européenne, qu’a-t-il arrêté ? Rien. Pourquoi ? Parce que c’est un processus et que la décision ne sera pas prise avant dix ans. Donc parler de la Turquie aujourd’hui est un non-sens.
Jean-François Kahn. On ne peut pas faire les Etats-Unis d’Europe si on fait entrer la Turquie. Si on veut créer une Europe fédérale des nations, il faut créer un patriotisme européen. L’Europe a parlé latin, a eu la même histoire, la même civilisation, la même religion.
Daniel Cohn-Bendit. Pas moi. Je n’ai jamais été chrétien. J’ai le droit d’être Européen sans être chrétien !
Jean-François Kahn. Moi non plus je ne suis pas chrétien. Je dis que dans l’histoire, l’Europe s’est faite à travers des choses qui – si cela te fait plaisir – à 98 % étaient communes. Et malgré cela, on n’y arrive pas. Si un pays de 65 millions d’habitants, qui porte une très grande civilisation mais une autre, une très grande histoire mais une autre, une très grande culture mais une autre, rentre dans l’Union, alors il n’y aura plus aucune chance qu’il y ait un jour un patriotisme européen.
Daniel Cohn-Bendit. Le seul débat que je reconnais, c’est que les Turcs ont une structure politico-constitutionnelle compliquée où l’armée veille sur la Constitution ; ce qui est, pour nous, impensable. C’est sur ce point, entre autres, que se joue la possibilité d’une entrée de la Turquie.
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