La Turquie s’impatiente à la porte de l’Europe 27 juin 2009
Posted by Acturca in Turkey-EU / Turquie-UE.Tags: adhésion, négociation, Recep Tayyip Erdogan
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La Tribune (France)
27 juin 2009, p. 6
« Nous sommes très ouverts et déterminés et j’espère que, avec le temps, nous corrigerons les erreurs qui ont été faites. »
Nous n’abandonnerons jamais ! » a déclaré hier à Bruxelles le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, devant des journalistes de la presse européenne. « Nous sommes patients. Nous faisons nos devoirs, nous négocions les chapitres et continuons à aller de l’avant. »
Échaudé par l’instrumentalisation de l’épouvantail turc pendant la campagne des élections européennes, le dirigeant turc a dénoncé les manœuvres « incorrectes et populistes » de « politiciens étroits d’esprit ». Il s’est également dit « attristé » par les efforts de certains pays pour ralentir les négociations. Et il a appelé à ce que cette forme d’ostracisme, que les autres pays candidats à l’adhésion n’avaient pas dû affronter, cesse. Au passage, il a égratigné le président français — « il y a une différence entre ce qu’il me dit dans nos entretiens bilatéraux et les déclarations qui sont faites pendant les élections » — pour mieux refuser la proposition française d’un partenariat privilégié en lieu et place d’une adhésion pleine et entière. « Il est hors de question d’accepter un type d’adhésion qui n’existe pas. L’adhésion pleine et entière est l’objectif stratégique de la Turquie. Il n’y a pas d’alternative. »
confiant pour l’avenir
Bien que la France mette son veto à l’ouverture de cinq chapitres de négociations liés à l’adhésion, le Premier ministre turc s’est montré confiant pour l’avenir : « Nicolas Sarkozy a promis que nous irions de l’avant et nous espérons ne plus rencontrer d’objections à l’avenir. »
toujours de l’espoir
Alors que les Turcs digèrent mal les nombreux signes de rejet venant de Paris, Berlin ou Vienne, M. Erdogan assure que son peuple « n’a pas perdu espoir ». « Il devient de plus en plus sceptique quant aux intentions européennes à son égard mais le moindre message positif venant d’un pays européen sera très bien perçu. » Faut-il voir dans la nomination de Pierre Lellouche, jusqu’ici ardent défenseur de l’adhésion de la Turquie, un signe positif de la France ? « C’est quelqu’un que nous connaissons bien, un ami de la Turquie. Sa nomination est un point positif et cela va créer davantage d’interaction » entre nos deux pays. Quant à l’ouverture prochaine de la « Saison de la Turquie en France », qui devrait se dérouler de juillet à mars prochain dans une quarantaine de villes françaises, pourra contribuer à améliorer l’image de la Turquie. Exaspéré par l’opposition du président français à l’adhésion de son pays, M. Erdogan avait donné des signes d’une possible annulation de cet événement. Hier, il a réaffirmé son attachement à cette « saison turque qui sera une importante opportunité de mettre en avant les aspects culturels et artistiques de notre pays ».
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