Sarkozy multiplie les signes d’apaisement vis-à-vis de la Turquie 4 juillet 2009
Posted by Acturca in Economy / Economie, France, Turkey / Turquie, Turkey-EU / Turquie-UE.Tags: Alain Juppé, Axa, Bordeaux, Dorothée Schmid, France, Frédéric Mitterrand, Galatasaray, Henri de Castries, IFRI, Nicolas Sarkozy, Paris, Pierre Lellouche, Saison de la Turquie en France, Turkey / Turquie
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La Tribune (France), 4 juillet 2009, p. 6
S. I.
La Saison de la Turquie en France, qui démarre ce soir avec un grand spectacle à Paris, « permettra de progresser dans la connaissance et la compréhension mutuelle », selon Frédéric Mitterrand.
Bilatéral
C’est ce soir sur l’esplanade du Trocadéro, à Paris, que la Saison de la Turquie en France démarre avec un spectacle grandiose de musique et de danse. Pendant neuf mois, quelque 400 événements artistiques, culturels et universitaires seront organisés dans 77 villes de France. Le nouveau ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, estime que « cette Saison nous permettra de progresser dans la connaissance et la compréhension mutuelle de nos deux pays et de renforcer encore les liens qui nous unissent depuis des siècles ». Or la Saison de la Turquie en France a failli ne pas avoir lieu. Le gouvernement turc, excédé des propos tenus par Nicolas Sarkozy contre la Turquie pendant la campagne des élections européennes, a envisagé un moment l’annulation pure et simple. Avant de faire marche arrière car, selon Ankara, l’Élysée a multiplié des signes d’apaisement après les élections du 7 juin. Pierre Lellouche, un fervent avocat de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, a été nommé secrétaire d’État aux Affaires européennes.
Le 18 juin à Bordeaux, le maire Alain Juppé, proche de Nicolas Sarkozy, acceptait de prendre la présidence du Haut Comité de parrainage des établissements d’enseignement de Galatasaray (primaire, collège, lycée, université), une institution francophone phare de la Turquie moderne. Et le 30 juin, à Bruxelles, l’Union européenne a décidé, avec le feu vert de la France, d’ouvrir un nouveau chapitre de négociations d’adhésion avec la Turquie sur la fiscalité, un sujet sensible pour le marché unique. Nicolas Sarkozy aime répéter qu’il n’a pas changé d’opinion en ce qui concerne la place de la Turquie dans l’Union européenne. Mais il a changé de comportement. Business oblige ? Henri de Castries, le patron d’Axa qui préside le comité d’organisation de la Saison de la Turquie en France, se dit « profondément convaincu » qu’il faut « renouer avec la Turquie des relations à la hauteur de l’importance de ce grand pays pour la France ».
fort potentiel
Au 15e rang mondial des économies, la Turquie représente un marché de 70 millions de consommateurs avec une richesse produite qui atteint 670 milliards d’euros reposant pour moitié sur le commerce extérieur. Sa richesse nationale représente 40 % de celle de l’ensemble des 10 nouveaux États membres de l’Union européenne. Avec 54 millions de personnes disposant d’un téléphone mobile, 18 millions de personnes utilisant l’Internet et 37 millions d’utilisateurs de cartes de crédit, elle présente des opportunités certaines pour les investissements étrangers.
Dorothée Schmid, Chercheur à l’Institut français des relations internationales.
Propos recueillis par Roman Turek
Alors que la France s’apprête à célébrer la saison turque, où en sont les relations diplomatiques entre les deux pays ?
La France essaie d’assainir ses relations tumultueuses avec la Turquie dont l’influence sur ses voisins croît de jour en jour. La nomination de Pierre Lellouche, qui a toujours été favorable à une « Turquie européenne », par le président Sarkozy au poste de secrétaire d’État français aux Affaires européennes est une main tendue à Ankara, une tentative d’apaisement. Mais ça s’arrête là.
D’après vous, cette nomination ne change donc rien au refus de la France de voir la Turquie adhérer à l’Union européenne ?
La position française sur le sujet est parfaitement définie et semble inflexible. Le but affiché de cette manœuvre est de privilégier les relations diplomatiques et économiques entre les deux pays et de s’éloigner des préoccupations liées à l’adhésion de la Turquie dans l’Union Européenne. Cela correspond parfaitement au souhait de Nicolas Sarkozy de « partenariat privilégié » entre la France et la Turquie. Paris veut essayer d’assainir ses relations tumultueuses avec la Turquie. »
merci de m’adresser régulierement des infos