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Le Cartier-Bresson turc 10 septembre 2009

Posted by Acturca in Art-Culture, Istanbul, Turkey / Turquie.
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Le Figaro (France), 10 septembre 2009, p. 2

Laure Marchand, De notre correspondante

Le travail sur Istanbul par le plus grand photographe de Turquie est salué par Orhan Pamuk.

Page après page, un monde qui a disparu dans les flots de la modernité remonte à la surface. Il s’agit de celui de l’Istanbul des années 1950-1970, capté par l’objectif du photographe turc Ara Güler. Cet ancien de l’agence Magnum, un des derniers grands reporters du siècle dernier encore en vie, a sillonné le monde, tiré les portraits des plus grands, d’Orson Welles à Churchill. Mais jamais, il n’a cessé de photographier sa ville. Ses clichés en sont la mémoire. Inlassablement, celui que l’on surnomme « l’Œil d’Istanbul » a saisi les visages éreintés dans une obscure taverne, les pêcheurs, mégot à la bouche, qui glissent à l’aube sur les eaux du Bosphore, les porteurs d’eau courbés par le poids de la charge ou les femmes drapées de noir, furtives apparitions, qui trottent sur des pavés glissants…

Comme chez Cartier-Bresson, son ami qu’il a guidé dans les ruelles d’Istanbul, il y a chez Ara Güler une tendresse infinie pour les petites gens et les gamins aux pantalons troués. Et au-delà de son témoignage quasi historique sur une époque, il capte une ville vibrante, tourbillonnante, pleine de vie.

Les 150 photos sélectionnées montrent Istanbul et ses habitants sur le point de basculer dans une urbanisation effrénée. Elles s’arrêtent juste avant, mélancoliques et poétiques, baignées par le huzun , ce sentiment mêlant la nostalgie et la tristesse propre à cette ville turque. Orhan Pamuk, Prix Nobel de littérature, s’y attarde dans le texte d’introduction de cet ouvrage. L’oeuvre du photographe et celle de l’écrivain se répondent. Chez l’un comme chez l’autre, Istanbul est la matrice nourricière. En écrivant son autobiographie, Istanbul, souvenirs d’une ville , Pamuk s’est immergé dans les images de Güler pour retrouver «  l’ambiance en noir et blanc de (son) enfance  ». Il a tenu à rendre hommage à son aîné : «  Ara Güler ne photographie pas l’image fortuite des rues d’Istanbul, mais son âme.  »

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