Une économie vigoureuse 7 avril 2010
Posted by Acturca in Economy / Economie, Turkey / Turquie.Tags: chambre de commerce franco-turque, investissements directs étrangers, Olivier Guillaume, PIB, produit intérieur brut, Raphaël Esposito, Turkey / Turquie, Yves-Marie Laouënan
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Le Monde (France), 7 avril 2010, p. 5
Guillaume Perrier
Après avoir commencé l’année 2009 avec un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) à – 14,5 % au premier trimestre, l’économie turque se redresse vigoureusement. Sur les trois derniers mois de l’année, elle affiche une croissance de 6 %, très supérieure aux prévisions. Les chiffres seront au moins équivalents pour le début de 2010, estime Olivier Guillaume, président de la chambre de commerce franco-turque d’Istanbul et dirigeant de la filiale de Sanofi-Aventis. Le ministre turc des finances, Mehmet Simsek, table sur » une croissance à deux chiffres » qui placerait le pays au niveau de la Chine, parmi les puissances émergentes les plus dynamiques. Seuls points noirs, le chômage élevé et un taux d’inflation, pour le mois de mars, de 9,6 %.
Mais la Turquie est déjà en passe de retrouver son rythme d’avant la récession, comme le montrent les statistiques du commerce extérieur. En mars, les exportations ont augmenté de 34 % par rapport à l’année précédente. Les piliers traditionnels, tels que l’automobile ou la construction, retrouvent des couleurs. L’économie sort de la crise plus diversifiée, a expliqué M. Simsek.
Au prix d’une grande rigueur budgétaire, Ankara est parvenu à éviter les travers de son voisin grec, contenant le niveau de la dette publique à 47 % du PIB, soit en deçà de la plupart des pays de l’Union européenne. » La Turquie a bien géré sa crise, sans avoir recours à un prêt du FMI « , souligne Yves-Marie Laoüenan, qui dirige le cabinet de conseil LDS, à Istanbul. L’assainissement de son système financier après la crise de 2001 a été très » bénéfique « , poursuit-il.
Autre facteur de bonne santé, le marché turc conserve une forte attractivité pour les investisseurs étrangers. » Depuis deux ou trois ans, la Turquie concentre plus d’investissements directs étrangers que des pays comme l’Inde, le Brésil ou l’Italie « , fait remarquer Raphaël Esposito, directeur de la chambre de commerce franco-turque. Avec son marché intérieur de 72 millions d’habitants, » c’est un pays qui a encore d’immenses réserves de croissance « , note M. Laoüenan. C’est le cas par exemple du secteur de la grande distribution, qui attire les investisseurs français. Leroy Merlin a inauguré son premier magasin, fin mars à Bursa, et prévoit une expansion rapide. Carrefour, qui possède déjà des centaines de magasins dans le pays, continue d’en ouvrir à un rythme soutenu.
Projets de coopération
L’attrait de l’économie turque sera largement évoqué au cours de la visite du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, à Paris, mardi 6 et mercredi 7 avril. Au Medef, il rencontrera plusieurs grands patrons, intéressés par le marché local, dont le potentiel reste sous-estimé en France. » De nouveaux projets de coopération entre nos deux pays seront évoqués, notamment dans le domaine de l’énergie, des transports et des infrastructures « , a annoncé le porte-parole du ministère des affaires étrangères.
Areva est à l’affût pour le troisième réacteur du programme de centrales nucléaires turques. Et Gaz de France s’intéresse à la privatisation de la compagnie de gaz de ville pour l’agglomération d’Istanbul. La France est le deuxième débouché des exportations turques, après l’Allemagne, et son sixième fournisseur. Plus de 300 entreprises tricolores sont implantées dans le pays et emploient 70 000 personnes, note M. Guillaume. Longtemps tributaires des tensions politiques entre les deux pays, les relations économiques franco-turques se sont apaisées.
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