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Le processus d’adhésion de la Turquie « meurt sous nos yeux » 9 mars 2011

Posted by Acturca in EU / UE, Turkey-EU / Turquie-UE.
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La Libre Belgique, 09/03/2011

Véronique Leblanc, correspondante à Strasbourg

Le Parlement européen examinait, mardi, l’état d’avancement des réformes turques. L’adhésion de la Turquie en dépend directement, peut-être trop.

Exercice rituel, l’examen par le Parlement européen de l’avancement de la Turquie dans son processus d’adhésion à l’Union a pris une résonance particulière ce mardi après-midi. Printemps arabe aidant, ce pays s’est trouvé cité en exemple, ces dernières semaines, alors que l’Iran s’inscrit en repoussoir de ce que pourrait devenir l’Egypte, voire la Tunisie.

Un regard nouveau en quelque sorte, assorti qui plus est d’interrogations sur ce que sera la nouvelle donne géopolitique en train de se mettre en place sur la rive sud de la Méditerranée. Reste que les bouleversements récents n’ont pas incité le Parlement à donner un blanc-seing à Ankara, le rapport débattu, cette semaine, est d’ailleurs le plus critique qui ait été rédigé depuis le début du processus en 2005.

Fait significatif, l’objectif d’adhésion n’y est pas clairement mentionné, les négociations étant décrites comme « un processus de longue haleine et ouvert ». Cet état d’esprit inquiète d’ailleurs la Française Hélène Flautre (Verts), présidente de la délégation mixte Union européenne-Turquie. « Le processus meurt sous nos yeux par le jeu des sanctions politiques qui gèlent l’ouverture de chapitres de négociation , dit-elle . C’est un peu comme si on demandait à un coureur de courir un 100 mètres en lui enlevant ses chaussures. »

Une large part de ce blocage vient du non-respect par la Turquie du Protocole d’Ankara, texte qui instaure un accord d’association et d’échanges commerciaux entre la Turquie et les pays membres de l’Union. Tous les pays membres de l’Union, Chypre compris et c’est bien là que le bât blesse puisque le gouvernement Erdogan refuse d’ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes.

Pour Hélène Flautre, si des sanctions contre la Turquie sont légitimes dans ce cadre, il est, par contre, aberrant de réagir en bloquant l’ouverture de nouveaux chapitres de négociation. « C’est improductif , dit-elle . L’Union se prive par là de ses principaux leviers d’action pour faire avancer la Turquie vers plus de démocratie, alors même que ce pays est devenu une source d’inspiration pour d’autres Etats de la région. » Même son de cloche chez le libéral britannique Andrew Duff qui s’est exclamé : « La Turquie perd l’Europe et l’Europe perd la Turquie » , avant d’appeler de ses vœux « une année 2011 consacrée à un véritable partenariat fondé sur la réévaluation de ce que sont les intérêts des deux parties ».

L’un comme l’autre souligne que, dans l’état actuel des choses, il ne s’agit pas de décider ou non d’une adhésion, mais de se poser la question du sérieux du processus de négociation sans toutefois fermer les yeux sur ce qui pose problème. Dans ce registre, figure l’impasse Chypre-Turquie déjà évoquée, mais aussi le manque de dialogue entre les partis politiques turcs, ainsi que les questions de droits fondamentaux et de liberté de la presse.

La question kurde a, quant à elle, été à nouveau évoquée, mais en actant de progrès puisque l’auteur du rapport, la Néerlandaise Ria Oomen-Ruijten (Parti populaire européen), s’est réjouie des mesures prises dans le dialogue avec cette communauté.

Un « bravo » immédiatement tempéré par des réserves puisque l’eurodéputée a déclaré attendre « beaucoup plus, notamment en ce qui concerne la minorité chrétienne ».

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