L’Europe et la Turquie sous la loupe d’un Ornais 15 mars 2011
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Ouest-France (France) mardi, 15 mars 2011, p. 8
Propos recueillis par Eric De Grandmaison
Mathieu Petithomme a analysé les attitudes des opinions publiques à travers les sondages dans différents pays européens à propos de l’adhésion de la Turquie à l’Europe.
Trois questions à Mathieu Petithomme, chercheur à l’institut universitaire européen de Florence et Alençonnais d’origine (1).
Peut-on dire que les Européens ont peur de l’adhésion de la Turquie à l’Europe?
Pour réaliser cette étude, j’ai analysé les attitudes des opinions publiques à travers les sondages dans différents pays européens. J’ai lu les discours dans la presse, et comparé les différentes attitudes. Oui, de façon générale, l’on ressent une méfiance très forte, de l’appréhension et de la méconnaissance face à l’adhésion de la Turquie. Les Français donnent l’impression de vouloir une Europe à la française, et la Turquie ne correspond pas à cet idéal. On voit la Turquie comme une menace de l’influence de la France en Europe.
Est-ce qu’il y a une question tabou et politiquement incorrecte autour de l’Islam?
Au final, il y a beaucoup de questions dont on ne parle jamais, autour du rapport à l’Islam, le rapport à une culture non chrétienne. On associe la Turquie à ce que l’on a de plus proche, avec des amalgames, de l’antimodernisme et du politiquement incorrect : l’Islam, les femmes voilées. Comme si le débat était simplifié parce que nous avons sous les yeux.
Tout ceci donne l’impression d’une adhésion aux forceps, pas vraiment voulue. Est-ce le cas?
Lorsque j’ai souhaité devenir universitaire, c’était pour aller au-delà des a priori par la culture. Je crois que la clef de voûte de cette adhésion, ce sont les élites qui devront faire preuve de pédagogie, bien poser les enjeux. À ce jour, à peu près 2 Français sur 3 s’opposent à cette adhésion de la Turquie, et l’on ressent comme une fatigue de l’élargissement continuel de l’Europe et une crainte de la perte d’influence de la France. En filigrane, la question de fond est : « quelle Europe voulons-nous pour demain ».
(1) « Les Européens face au miroir turc » (Michel Houdiard Éditeur), 22 €, par Mathieu Petithomme
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