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La Turquie menacée par un «risque de change latent» 13 mai 2011

Posted by Acturca in Economy / Economie, Turkey / Turquie.
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Le Temps (Suisse), vendredi 13 mai 2011

Mathilde Farine

Le déficit des comptes courants inquiète. Face au risque de surchauffe, la banque centrale devrait relever les taux, selon des économistes

Les inquiétudes sur l’économie turque reprennent les investisseurs. Jeudi, la bourse turque est finalement parvenue à mettre fin à une série de six séances consécutives de recul. La veille, la publication des chiffres de la balance courante avait mis en évidence un déficit record en mars, à 9,8 milliards de dollars, soit plus du double de l’année dernière à la même période. Des statistiques qui exacerbent les craintes sur cette économie, qui figure parmi les destinations favorites des investisseurs cherchant à diversifier leurs placements vers les pays émergents.

Plusieurs raisons expliquent cet écart: le taux d’épargne trop faible, la dépendance énergétique et le positionnement industriel du pays, résume Tania Sollogoub, économiste chez Credit Agricole. «Ce déficit est trop important et, de surcroît, financé par des capitaux courts: cela nous met dans une configuration de risque de change latent», poursuit-elle.

De leur côté, des analystes d’UBS ont souligné fin avril que malgré les hausses de réserves obligataires des banques par la banque centrale, la croissance des crédits continue de s’accélérer. Pour eux, même si la 17e économie du monde a fait des progrès, on peut observer des parallèles inquiétants avec des épisodes de faiblesses des pays émergents dans le passé. Avant d’être des nouveaux «refuges», nombre de ces économies souffraient d’importants déficits externes financés par des capitaux spéculatifs («hot money»), conduisant les taux de croissance au-delà des niveaux soutenables. «Avec un déficit des comptes courants atteignant une proportion aussi élevée, une série de relèvements des taux serait nécessaire pour freiner la demande interne», concluent les experts.

La lire turque semble pourtant tenir le choc. Après avoir perdu du terrain depuis quelques jours, elle a rebondi hier. Pour Tania Sollogoub, c’est un signe que les marchés ont accepté la politique peu commune de la banque centrale, car ils ont confiance dans les fondamentaux de cette économie. L’institution a baissé les taux d’intérêt il y a quelques mois – alors que tous s’attendaient à ce qu’elle les relève – pour limiter l’appréciation de la devise et les maintient au niveau historiquement bas de 6,25%. En parallèle, elle a augmenté les réserves obligatoires des banques, tentant ainsi de limiter la croissance, considérée comme trop rapide, du crédit.

Pour certains experts, ces mesures ne suffisent plus pour lutter contre la surchauffe. Dans une note publiée début mai, Citigroup a estimé que cette politique risque d’entraîner une surchauffe de l’économie, plaçant sa recommandation sur le pays à sous-pondérer.

La Turquie a affiché en 2010 une progression du PIB qui a peu à envier aux grandes locomotives émergentes. A près de 8%, selon les chiffres du Fonds monétaire international (FMI), cette progression avait surpris les analystes. Cette année, elle devrait atteindre 3,6%. Depuis janvier, la bourse d’Istanbul reste dans les chiffres positifs, engrangeant une hausse de 0,8% de l’indice ISE National 100.

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