Le « modèle turc » : une source de méditation pour l’Algérie

Les Echos (France) no. 20961, lundi 27 juin 2011, p. 17
Dans la presse étrangère

El Watan

La Turquie s’est toujours méfiée du monde arabe, en le considérant comme source d’instabilité. Mais en apportant son soutien aux révolutions arabes, Ankara « semble avoir compris que la conjoncture actuelle est propice à la diffusion du modèle turc au sein des futurs systèmes étatiques », note « El Watan Week-End ». Et le supplément du quotidien algérien se demande si la Turquie ne serait pas devenue « la nouvelle égérie du printemps arabe ».

Ainsi le Premier ministre Erdogan s’est dit favorable à ce que l’Otan prenne la direction des opérations militaires en Libye, mais sans que le membre le plus oriental de l’Alliance ne participe aux bombardements pour « proposer sa médiation et valoriser sa position régionale ». La Turquie, « État laïc », offre une « combinaison réussie » de système démocratique et d’islam politique modéré. Et, au-delà de sa réussite économique et de la « turcomania » dans le monde arabe adepte de ses feuilletons télévisés, la Turquie a un atout : « La citoyenneté n’est pas conditionnée par l’appartenance religieuse. » De plus l’égalité homme-femme est inscrite dans la loi.

« Contrairement aux Occidentaux, qui, pris d’un excès de panique, se sont empressés de fermer leurs frontières », la Turquie a laissé sa porte ouverte aux réfugiés syriens… Mais il y a l’envers du décor : l’absence d’une totale démocratie et un modèle difficilement exportable, sans oublier la relation entre la Turquie et Israël. Simplement, recommande « El Watan », le modèle turc « est à méditer ».