Une trop petite fin 2 juillet 2011
Posted by Acturca in France, Turkey / Turquie.Tags: basket féminin, basket-ball, Championnat d'Europe, France, l'Euro-2011 dames de basket-ball, Turkey / Turquie
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L’Équipe (France), samedi 2 juillet 2011, p. 9
Liliane Trévisan, Lodz (Pologne), de notre envoyée spéciale
C’est la sensation de cet Euro ! La Turquie est entrée dans l’Europe, c’est une grande première dans son histoire, pour sa sélection féminine, entrée dans le grand concert européen en 2005 seulement. « Ils ont mis des capitaux dans le basket, monté des gros clubs féminins en Euroligue, à Fenerbahce, Galatasaray. Et leurs joueuses ont progressé », notait Jean-Pierre Siutat, le président de la FFBB. Il y avait déjà les garçons, finalistes du dernier Mondial, voici maintenant la version féminine des « douze géants » . Enfin, pas tout à fait, puisque pour emmener la France en prolongation, le coach turc a pris le risque de tourner sur six filles, que les rotations françaises, pourtant plus fournies n’ont pas réussi à user. « J’ai dit à mes filles : » ne pensez pas au résultat, jouez ! »», racontait le coach turc. « Elles jouent beaucoup, oui, mais elles se sont sacrifiées, tout comme la veille (face au Montenegro), elles ont combattu » .
Même si Pierre Vincent, roulant avec neuf joueuses, n’a pas ouvert son banc aussi facilement, certains choix stratégiques lui imposant par exemple, de ne pas trop solliciter Isabelle Yacoubou (pourtant dans le cinq de départ), peu à l’aise défensivement face au jeu de mouvement et à la mobilité des grandes Turques. Six joueuses sont donc venues à bout des Bleues, qui ont payé globalement un retard à l’allumage, puis un manque de lucidité, une naïveté coupable en fin de match et en prolongation, en commettant des fautes mal venues dans le money-time.
Lentes à s’adapter
Mais, c’est d’abord la lenteur de la France à s’adapter défensivement, en première mi-temps, aux situations de jeu sur pick and roll (jeu à deux avec écran) qui a surpris, et mis la Turquie sur orbite, en laissant libre cours à Nevin Nevlin (14 pts à 78 %) quasiment jusqu’à la pause. Les Turques passaient ainsi aux Bleues, deuxième défense de l’Euro, un 12-0 (7-14, 6e) puis un 8-0 (22-31, 15e) et 38 points à 53 % de réussite en vingt minutes. Et leur défense n’était pas en reste, verrouillant le jeu intérieur des Bleues qui s’abîmaient à vouloir mettre mal la balle à l’intérieur. « On s’est ajusté défensivement, et on était beaucoup mieux en deuxième mi-temps », notait Pierre Vincent. « Mais on a été plus en difficulté en attaque, elles ont beaucoup aidé dedans, on n’a pas réussi à mettre les ballons où il faut » . Une fois de plus, la France était annihilée dans la raquette. Mais, à l’image d’Émilie Gomis et Edwige Lawson, ses extérieures étaient présentes, et l’impact de sa défense lui redonnait une assise.
Alors quoi ? Ce panier acrobatique de Vardarli, sur une jambe, trois mètres derrière la ligne (54-58,38e), en fin de chrono ? Ça pouvait plomber le mental d’une défense. Mais ce sont surtout une défaillance dans la gestion collective de certaines fins de possessions, et des fautes bêtes qui ont plombé le match des Bleues. Et montré, qu’en temps de grosse pression, cette équipe n’était pas aussi infaillible mentalement qu’on voulait la voir. Même des filles expérimentées comme Céline Dumerc (fin du temps réglementaire), et Edwige Lawson (en prolongation) y sont allées de leur moment d’égarement. « On commet des fautes de naïveté, notamment deux fautes pas légitimes en fin de match », jugeait le coach. C’est ça avoir l’expérience de la haute compétition, savoir être patient, continuer à jouer. On était un peu moins étanche » . Et la France a du coup aussi laissé fuité son titre européen.
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