Basbous: « Nous sommes rentrés dans l’ère des alternances » 19 décembre 2011
Posted by Acturca in Middle East / Moyen Orient, Turkey / Turquie.Tags: AKP, Antoine Basbous, Iran, Observatoire des pays arabes, printemps arabe, Turkey / Turquie
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Reuters, Lundi 19 décembre 2011 (extrait)
par Bertrand Boucey, Paris
Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes et auteur du « Tsunami arabe » (Fayard, 2011), revient dans une interview accordée à Reuters sur les bouleversements de l’année dans le monde arabe et trace les perspectives des changements en cours.
Vous évoquez l’AKP au pouvoir depuis 2002 en Turquie. Il semble faire figure de modèle pour les partis islamistes arabes, pourquoi ?
Je n’ai pas entendu un seul pays arabe révolté chercher l’exemple iranien. Tous les pays, pour dire qu’ils étaient pour un islamisme de croissance et démocratique, ont cité l’exemple turc, qui n’est pas un exemple abouti, qui est perfectible car les minorités ne sont pas très bien traitées, car les journalistes sont extrêmement nombreux en prison.
Mais en même temps, c’est un régime qui a donné une croissance continue pendant dix ans, qui a probablement l’adhésion du peuple puisque l’AKP a été élu trois fois de suite et qui est assez compatible avec la démocratie. C’est pourquoi la Turquie a la cote chez les islamistes sauf les Egyptiens qui veulent un Etat islamique et pas civil. Pour les islamistes modérés, la Turquie semble être le modèle le plus abouti.
La Turquie, elle-même, semble vouloir s’affirmer comme puissance. Pourquoi ?
Aujourd’hui, les Arabes connaissent un vide stratégique et ils sont encerclés par trois puissances non arabes : Israël, l’Iran et la Turquie. Israël, c’est le rejet. L’Iran, qui est menaçant, dont le régime veut exporter la révolution, qui instrumentalise toutes les communautés chiites, fait peur.
Dans ce cadre-là apparaît la Turquie comme étant membre de l’Otan, modèle de croissance économique, puissance sunnite et qui a la capacité de contenir l’Iran. Les Arabes, dans leur écrasante majorité, se sont dit que pour contrebalancer le poids de l’Iran, ils allaient compter sur la Turquie et la Turquie a compris le message, elle a commencé à faire de la surenchère sur la question palestinienne.
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