Micheline Calmy-Rey propose les bons offices de la Suisse à Ankara

Tribune de Genève (Suisse)

mardi 27 décembre 2011, p. 5

La présidente suisse s’est exprimée hier devant les ambassadeurs turcs. Elle propose une nouvelle médiation avec l’Arménie

La présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a effectué ces derniers jours en Turquie sa dernière visite officielle à l’étranger avant la fin de son mandat. Elle a évoqué hier à Ankara, devant la Conférence annuelle des ambassadeurs, la question des événements de 1915-1917 en Arménie. Elle a rappelé que la Suisse ne dispose pas d’une loi spécifique contre les génocides. Et de réaffirmer la politique helvétique liée aux événements en Arménie. Le Conseil fédéral, qui parle de «tragiques déportations et massacres», est d’avis qu’il revient aux historiens de faire la lumière sur ces événements.

La présidente a également signalé les pétitions refusées la semaine dernière au National, qui demandaient la reconnaissance de génocides, dont ceux perpétrés en 1915 (le National avait reconnu en 2003 le génocide arménien de 1915 contre l’avis du Conseil fédéral). Cette visite a lieu dans un contexte très tendu entre la Turquie et la France. Cette dernière a adopté jeudi une loi qui pénalise la négation du génocide arménien.

Micheline Calmy-Rey a également été reçue par son homologue turc Abdullah Gül. Ils ont notamment discuté de la médiation suisse entre la Turquie et l’Arménie. Le processus a été gelé au printemps 2010 par l’Arménie. «La Suisse est disponible, si les deux parties le souhaitent, pour que la médiation reprenne», indiquait hier un porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).