Génocide: censure pour les censeurs 28 février 2012
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L’Express.fr, 28 février 2012
Circumnavigatio, le blog de Jean-Michel Demetz
Par Jean-Michel Demetz
Mais que sont donc allés faire les élus de la République dans cette galère (turque bien sûr)?
La loi adoptée le mois dernier pénalisant, sous peine de prison (un an) et d ‘amende (45 000 euros) la contestation des génocides, vient d’être censurée par le Conseil constitutionnel qui y a vu une atteinte à la liberté d’expression.
C’est un revers pour Nicolas Sarkozy qui l’avait voulue, et pour François Hollande qui l’avait soutenue – tous deux mûs par un électoralisme à courte vue.
Cette censure est une bonne nouvelle.
Un principe – la liberté d’expression, en l’espèce – ne peut être méprisé, surtout pour flatter un lobby communautaire.
La décision du Conseil honore les parlementaires des deux assemblées du Parlement qui ont eu le courage de défier les oukazes de leurs Etats-majors et de l’Elysée.
Elle permet de rappeler, au passage, à la Turquie du premier ministre Erdogan, un populiste de plus en plus tenté par l’exercice du pouvoir personnel que l’Etat de droit a tout à gagner lorsque les Sages tranchent et se prononcent sur une loi qui trouble les bons esprits au-delà des clivages partisans. La démocratie française a fonctionné.
Enfin, cette censure est un coup porté aux exaspérations nationalistes des ultras au sein des communautés turque et arménienne.
Jamais nulle loi n’ imposera la réconciliation historique. C’est par le dialogue et la meilleure connaissance des événements d’un passé douloureux que Turcs et Arméniens parviendront à surmonter les drames légués par l’Histoire.
Le Théâtre municipal d’Istanbul, présentait, le mois dernier, une pièce musicale arménienne – Le dentiste oriental- datant de 1869. Ce satiriste avait subi, en son temps, les foudres de la censure ottomane. La pièce a remporté un grand succès
Laissons s’exprimer, à Istanbul comme à Paris, la société civile. Pas les législateurs.
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