Fort comme Gokhan

L’Est Républicain (France) mardi 27 mars 2012, p. Doubs – Haut-Doubs22

Ianis Mischi

Un Pontissalien retenu en équipe de Turquie. Gokhan Ceylan, pilier au CAP rugby, participe depuis dimanche à un stage avec l’équipe nationale turque.

Pontarlier. « C’est une très bonne chose pour lui et pour le club. Gokhan mérite ce genre de sélection », estime Ludovic Dhote, ailier trentenaire du CAP rugby. Il parle de Gokhan Ceylan, un de ses coéquipiers pontissalien.

Il est parti dimanche, pour Belek, près d’Antalya, au bord de la Méditerranée. Le grand (1,81 m) et fort (88 kg) pilier participe à un stage avec l’équipe nationale de Turquie. Et d’après ses premières impressions, il pense que son coach va beaucoup s’appuyer sur lui. « Il n’y a pas l’air d’y avoir beaucoup de piliers en Turquie. C’est le poste qui me plaît le plus. On a toujours la tête dedans. Être avec les huit avants, c’est une sensation énorme. Surtout qu’à Pontarlier, la majorité d’entre eux a une dizaine d’années de plus que moi. C’est très formateur. »

Aujourd’hui, l’impact physique de Gokhan est important dans les matchs, voire déterminant. Cette saison, il a même marqué un essai contre Champagnole. Pourtant, il est arrivé dans le monde de l’ovalie sur le tard et par hasard. « A l’époque, et encore aujourd’hui, je préférais regarder des matchs de foot et de la boxe. Lorsque j’étais au lycée, j’ai participé à un tournoi. J’avais 16 ans et je ne connaissais pas vraiment les règles. L’entraîneur des cadets, qui était là, m’a demandé de venir à l’entraînement. Pour voir ce que cela donnait. » Cela s’est suffisamment bien passé pour que Gokhan intègre l’équipe et participe à un stage à Rochejean. Mais le Turc, né à Pontarlier, a soif de sensation et de défis physiques. « J’avais déjà envie de jouer contre les seniors. Je me suis vite bien senti au club. J’ai disputé mon premier match avec l’équipe première, à 19 ans. On avait gagné 14-3, face à Nevers. »

Apporter l’expérience acquise à Pontarlier

Musulman pratiquant et seul turc de l’équipe, Gokhan ne rencontre aucun problème d’intégration. « Mes différents entraîneurs au début (Daniel Paulin, Jacques Egret et Bertrand Saillard) y sont pour beaucoup. À chaque fois que je les vois sur le bord du terrain, ça me motive encore plus. Et cette année, j’ai franchi un cap. Notre nouveau coach, Alex Farina, a un très bon discours. Il nous rentre dedans et nous apporte énormément de choses et il donne une chance aux jeunes. »

La participation actuelle de Gokhan Ceylan au stage avec l’équipe de Turquie, n’est pas vraiment une surprise. « Après deux journées de détections, à Vichy et Paris, le coach (Niall Doherty, un Irlandais) m’a averti que je serais sûrement retenu. Beaucoup de joueurs évoluent en France, en Allemagne ou encore au Royaume-Uni. Mon souci est d’apporter là-bas l’expérience que j’ai acquise à Pontarlier. Je vais passer une semaine avec 24 autres joueurs d’horizons différents mais qui parlent tous la même langue. Cela va être enrichissant. Ce sont les débuts du rugby en Turquie. Et si je pouvais être dans la première équipe nationale, ce serait une énorme fierté. »

Il a promis de rapporter des photos de son stage. Si lors de son prochain voyage, il pouvait également ramener le maillot national, ça serait fort.