jump to navigation

Etats-Unis, Iran, Syrie: le grand écart diplomatique turc 4 avril 2012

Posted by Acturca in Middle East / Moyen Orient, Turkey / Turquie, USA / Etats-Unis.
Tags: , , ,
trackback

Agence France Presse

4 avril 2012

Comment être à la fois l’ami de Washington et de Téhéran? Comment condamner le régime syrien que soutient l’Iran ? L’ambitieuse diplomatie turque fait le grand écart, une posture risquée, comme le montre le dossier nucléaire iranien.

L’Iran a fait savoir mercredi qu’il souhaite tenir en Irak, et non plus à Istanbul, les discussions prévues mi-avril avec les grandes puissances sur son programme nucléaire controversé.

« La Turquie est désormais exclue (par) le Parlement et le gouvernement (iraniens). Nous avons proposé Bagdad et si l’autre partie l’accepte, ce sera Bagdad », a déclaré le chef de la Commission des Affaires étrangères au Parlement iranien, Allaeddine Boroujerdi.

Le choix d’Istanbul avait été annoncé par la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, pour ces discussions entre l’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne).

La Turquie, puissance économique émergente, pays musulman membre de l’Otan, mène une diplomatie hyper-active que certains qualifient de « néo-ottomane ».

Le pays avait accueilli les précédentes discussions sur le nucléaire iranien, en janvier 2011, montrant sa disposition à agir en honnête courtier entre son voisin iranien et les Occidentaux, qui soupçonnent l’Iran de préparer l’arme nucléaire.

Les Iraniens, qui défendaient il y a encore une semaine Istanbul comme le meilleur endroit pour renouer ces discussions, veulent-ils punir la Turquie pour avoir accueilli dimanche, dans la même ville d’Istanbul, la Conférence des Amis de la Syrie, qui a apporté son soutien à l’opposition syrienne ?

« On ne peut pas fermer les yeux sur les demandes légitimes de la population de Bahreïn et du Yémen et prétendre défendre les demandes de la population syrienne », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Ramin Mehmanparast, au quotidien gouvernemental Iran.

Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’Iran à Ankara pour protester contre des critiques formulées à Téhéran contre la Conférence d’Istanbul, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu.

L’Iran soutient le régime du président Bachar al-Assad, qui poursuit une répression sanglante contre ses opposants, tandis que la Turquie a de nouveau condamné le régime de Damas, lors de la réunion d’Istanbul, aux côtés des Américains.

Iran et Turquie ne cessent de réaffirmer leur bonne entente, et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan était de nouveau en visite à Téhéran la semaine dernière.

Mais les récentes décisions turques ne sont pas toutes pour plaire à l’Iran.

« N’essayez pas de suivre de trop près la politique étrangère de la Turquie, vous risqueriez d’attraper un torticolis ! » écrit sur son blog le chercheur français Jean Marcou, spécialiste de la région.

La Turquie a rejeté les sanctions imposées à l’Iran par l’Union européenne et les Etats-Unis, qui tentent de bloquer les exportations du pétrole iranien.

Mais elle a aussi été félicitée par Washington pour avoir réduit de 20% ses importations de brut iranien.

Ankara a aussi accepté l’an dernier sur son sol un radar d’alerte avancée du bouclier antimissile de l’Otan, installation qui vise l’Iran.

Téhéran a protesté à plusieurs reprises à ce sujet contre la Turquie, provoquant les explications embarrassées d’Ankara.

Allié traditionnel des Etats-Unis, la Turquie, aujourd’hui dirigée par un régime islamiste modéré, bénéficie du soutien militaire de Washington, dans la lutte contre les rebelles kurdes, épine dans le pied de tous les gouvernements turcs depuis 1984.

Un sondage a montré fin mars les craintes de l’opinion turque à l’égard des projets nucléaires iraniens.

Ainsi 54% des Turcs estiment que leur pays devrait se doter de l’arme nucléaire, plutôt que de compter sur la protection de l’Otan, si l’Iran se dotait de cette technologie, selon ce sondage pour le Centre d’études économiques et de politique internationale (Edam).

Commentaires»

No comments yet — be the first.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :