La Turquie sur la corde raide entre l’Iran et la Syrie

Les Echos (France) no. 21159, mercredi 4 avril 2012, p. 16
Dans la presse étrangère

Today’s Zaman (Turquie)

Conséquence des révoltes arabes, la politique du ministre des Affaires étrangères turc du « zéro problème avec ses voisins » est bien enterrée. Dans une interview retransmise dans onze langues différentes, Ahmet Davutoglu a souligné que la Turquie et l’Iran ont des positions différentes face au régime de Bachar al-Assad en Syrie. Mais il a voulu dissiper l’idée que la crise syrienne pourrait avoir un impact négatif sur les relations avec l’Iran, qui demeure un fidèle soutien du régime de Damas.

D’après le quotidien « Today’s Zaman », la semaine dernière, lors d’une visite du Premier ministre turc à Téhéran, les dirigeants des deux pays se sont opposés sur la réponse à apporter à la Syrie. Le guide suprême, Ali Khamenei, a affirmé qu’il soutenait « les réformes en Syrie lancées par Bachar al-Assad » tandis que Recep Tayyip Erdogan a indiqué qu’on ne pouvait pas lui faire confiance et qu’il devait quitter le pouvoir.

Alors que, selon les Nations unies, la répression et les violences en Syrie ont fait plus de 9.000 morts, l’Iran et la Turquie continuent de maintenir leurs contacts pour s’efforcer de réduire leurs divergences, note le « Zaman ». Mais dimanche, lors de la réunion à Istanbul du groupe des Amis du peuple syrien, la Turquie a affirmé qu’elle ne soutiendrait aucune feuille de route qui prévoirait le maintien d’Assad. Un scepticisme, note-t-on par ailleurs, qui est partagé par Washington, qui a accueilli froidement l’annonce que Damas aurait accepté de mettre en oeuvre le plan de Kofi Annan.