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Un contrat turc inouï et salvateur pour Selni 17 avril 2012

Posted by Acturca in Economy / Economie, France, Turkey / Turquie.
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Le Journal du Centre (France) mardi 17 avril 2012, p. 1

Nièvre

Marché. L’entreprise neversoise Selni a signé un contrat avec la société turque Vestel, l’engageant à fournir deux millions de moteurs de machines à laver chaque année pendant dix ans.

Exclusivité. Selni fournira l’intégralité des moteurs à ce géant de l’électroménager. 1,2 million sera produit à Nevers. Le reste sera produit par Selni en Turquie.

p. 3

« Le contrat du siècle » qui sauve Selni

Fanny Delaire

Selni vient de signer un contrat salvateur, l’engageant à fournir deux millions de moteurs, chaque année pendant dix ans, à la société turque Vestel, fabricant de machines à laver.

Vestel en Turquie

Vestel est l’une des entreprises leaders en Turquie, et un géant de produits de gros électroménagers. Le groupe exporte 96 % de ses fabrications dans 122 pays du monde.

Un chiffre

10 ans de contrat lient Vestel et Selni, engageant la société neversoise à être le fabricant exclusif des moteurs des machines à laver du géant turc.

Chez les grands

Sur ses lignes de montage, Vestel assemble des machines à laver de grandes marques. Les moteurs de Selni vont bientôt faire fonctionner des appareils Whirlpool, Conforama et Bosch.

«C’est le contrat du siècle ! » répète sans relâche Bruno Flocco, le président de l’entreprise Selni. Le fabricant neversois de composants pour l’électroménager vient de signer un contrat de dix ans avec la société Vestel. Il décroche dans le même temps l’exclusivité de fournir à son nouveau client turc, l’intégralité des moteurs qui agitent ses machines à laver distribuées partout dans le monde. « Du jamais vu ! », ajoute-t-il.

Une production croissante chaque année

« Le groupe Vestel, c’est deux millions de machines à laver produites chaque année », se réjouit le président. Et autant de moteurs dont la réalisation vient d’être confiée à Selni. Sous le coup d’un plan de continuation, l’entreprise rebondit grâce à ce nouveau marché. « Nous sommes assurés de doubler notre chiffre d’affaires annuel rien qu’avec ce contrat », compte Bruno Flocco. Et comme Vestel voit ses ventes augmenter chaque année de 10 %, la production de moteurs neversois devrait connaître cette même croissance.

« Nous sommes assurés de doubler notre chiffre d’affaires annuel rien qu’avec ce contrat. » Bruno Flocco, Président de Selni

Sur une production annuelle estimée à deux millions de moteurs, 1,2 million seront produits à Nevers. Les 800.000 autres seront fabriqués par Selni, mais en Turquie. « Comme on ne sait pas faire au prix des Chinois, on a accepté d’ouvrir une ligne de production là-bas afin de décrocher le contrat dans son intégralité », précise-t-il. Actuellement, les locaux neversois hébergent trois lignes de production. L’une des deux lignes dédiées à la création des moteurs universels dits MU2 ne tournant qu’à 20 %, sera transférée en Turquie. Les moteurs nés en Turquie seront des MU3. Cette filiale à « 100 % Selni » devrait employer entre vingt et trente salariés, recrutés sur place.

Le nouveau moteur bientôt sur le marché

Une nouvelle ligne visant à produire le moteur innovant à aimants permanents, dit BLDC, conçu par Selni (Lire ci-dessous), sera mise en place à Nevers en juillet. Cette année, sur les 1,2 million de moteurs réalisés à Nevers et fournis à Vestel, 300.000 seront des produits de dernière génération. « Le BLDC prendra progressivement le relais du MU2 », conclut Bruno Flocco. Le personnel se forme actuellement à la nouvelle chaîne de montage. En septembre, les premiers moteurs à aimants permanents sortiront de l’usine neversoise.

 
En chiffres

28.000.000

D’euros de chiffre d’affaires ont été réalisés par Selni en 2011. Grâce au contrat signé avec Vestel, celui-ci devrait doubler.

2.000.000

De moteurs seront produits chaque année par Selni pour fournir Vestel. Soit environ 1,2 million fabriqués à Nevers et 800.000 en Turquie.

150

Salariés travaillent à Selni. Entre vingt et trente nouveaux emplois seront créés en Turquie pour faire fonctionner la ligne de production transférée là-bas.

1

Nouvelle ligne de production dédiée à la fabrication du futur moteur dit BLDC, viendra s’ajouter aux trois lignes fonctionnant aujourd’hui. La première conçoit le moteur dit AHV (asynchrone haute vitesse) et les deux autres le MU2 (moteur universel). C’est l’une de ces deux lignes qui va être transférée en Turquie afin de fabriquer le MU3.

Un nouveau marché qui restaure la confiance des banques

Pourtant à la pointe de l’innovation, le nouveau moteur dit BLDC (Brush less direct current) (*), tout droit sorti de la cellule recherche et développement de Selni, peinait à séduire les banques.

Frileuses, elles refusaient de prêter à l’entreprise neversoise, sous le coup d’un plan de continuation depuis deux ans. Ce nouveau contrat signé avec Vestel a décoincé les organismes bancaires qui ont finalement accepté d’octroyer un prêt à Selni, afin de financer la nouvelle ligne de fabrication du moteur BLDC. « Nous avons fait venir des banques et nous avons mis en avant la garantie d’avoir d’importantes productions pendant dix ans », relate Bruno Flocco, le président de Selni. Le nouveau marché a vite levé toutes les réticences qu’elles avaient jusque-là.

Le futur moteur est en phase finale d’essais et l’électronique fonctionne. « Si le BLDC se vend bien, pourquoi ne pas ouvrir une seconde ligne de production à Nevers, employant à terme entre quarante et cinquante salariés supplémentaires ? »

(*) Le BLDC ou moteur à aimants permanents bénéficie d’un rendement accru de 55 à 90 %, garantissant une économie d’énergie de 40 %.

 

 

Réactions des syndicats

Le Journal du Centre, jeudi 19 avril 2012, p. JDC-07

Nièvre

Le contrat de dix ans que Selni, fabricant neversois de composants pour l’électroménager, vient de signer avec la société turque Vestel, a suscité l’inquiétude chez les syndicats. « Quelle entreprise sérieuse peut prévoir dix ans de travail alors que les entreprises les plus fiables de France ou à l’étranger ont un carnet de commandes à trois mois maximum ? », s’interroge André Oukidja, délégué CGT. Présenté aux salariés par la direction en comité d’entreprise, ce nouveau marché implique la livraison annuelle par Selni de deux millions de moteurs à Vestel, dont 800.000 seront fabriqués en Turquie. « Appelons cela par son vrai nom : délocalisation », reprend le représentant syndical. Une ligne de fabrication de moteurs fonctionnant à 20 % à Nevers sera effectivement transférée en Turquie et emploiera entre vingt et trente salariés, recrutés sur place. Dans le même temps, une nouvelle ligne de montage dédié au moteur innovant sera mise en place à Nevers en juillet. « Nous craignons pour nos emplois à plus ou moins long terme. Quand le personnel turc saura maîtriser le processus de montage, à votre avis, où seront fabriqués les 1,2 millions de moteurs prévus à Nevers ? » Face à ces interrogations, la CGT a demandé à la direction de lui garantir le maintien de l’effectif, à savoir 148 personnes sur le site de Nevers pendant dix ans. « Le contrat Vestel ne justifie pas à lui seul la pérennité des effectifs à Nevers », lui ont répondu par écrit Bruno Flocco, le président, et Philippe Vidal, le directeur. « Nous travaillons avec d’autres clients. Et nous ne pouvons garantir que ce qui est contractuel », explique ce dernier. Hier après-midi, les syndicats ont à nouveau rencontré la direction pour prendre connaissance du contrat. Un accord d’entreprise a été signé par l’ensemble des syndicats dans lequel « Selni s’est engagé à maintenir les effectifs à Nevers sur toute la durée du contrat, ou du moins pour la production de six millions de moteurs », explique Rachid Habjbachir, représentant FO. En contrepartie de quoi ils ont accepté qu’une partie des moteurs soit produite en Turquie.

Commentaires»

1. pierre - 19 avril 2012

bravo les turcs du nord pour leur performance
Vestel avec la quelle j’ai travaillé des années est une entreprise exemplaire, beaucoup de patrons français pourraient s’en inspirer,l’age moyen des employés et cadres est de 30 ans!
l’usine respire la qualité et la propreté
tout est informatisé des écrans plats à chaque poste de travail,et une région en plein développement (derrière Izmir) ou il fait bon vivre

2. hayrullah gur - 18 avril 2012

Je suis d’accord avec Paul, La France doit renoncer à sa politique malsaine vis à vis la Turquie, qui sisait tout justement Michel Rocard »l’europe a besoin de la Turquie pas l’inverse »

3. Paul - 18 avril 2012

Les Turcs font travailler les Francais…la roue a tournée désormais et Sarko se devrait de reconsidérer ses positions anti-turques, lesquelles, par ailleurs, ont fait beaucoup de mal aux entreprises françaises…


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