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Détente franco-turque malgré les désaccords 18 mai 2012

Posted by Acturca in France, Turkey / Turquie, Turkey-EU / Turquie-UE.
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Le Figaro (France) no. 21087, samedi 19 mai 2012, p. 8

Laure Marchand, Istanbul

Paris et Ankara font un pas l’un vers l’autre. Le nouveau chef de l’État français, François Hollande, et son homologue turc, Abdullah Gül, doivent se rencontrer en marge du sommet de l’Otan qui s’ouvre dimanche à Chicago. Cette prise de contact indique une volonté de part et d’autre de revivifier les relations bilatérales. Plombées par l’opposition de Nicolas Sarkozy à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne et la susceptibilité turque, elles étaient devenues exécrables.

« Nous espérons tous que l’arrivée de M. Hollande au pouvoir donne un nouvel élan aux relations entre la Turquie et l’Union européenne » Ahmet Davutoglu, le ministre turc des Affaires étrangères

De source française, on indique que cet entretien américain «est un signal important de l’intérêt français à relancer la coopération sur l’ensemble des sujets qui intéressent les deux parties: l’Union européenne, la Syrie, la lutte contre le terrorisme…» Côté turc, les autorités ont multiplié les déclarations sur les attentes suscitées par l’arrivée d’un nouveau locataire à l’Élysée. «Nous espérons tous que l’arrivée de M. Hollande au pouvoir donne un nouvel élan aux relations entre la Turquie et l’Union européenne », a déclaré Ahmet Davutoglu, le ministre des Affaires étrangères.

Signe d’un changement d’humeur en Turquie, l’agenda politique a repris des couleurs européennes, cette semaine. Plusieurs propositions de loi ont ainsi été envoyées devant le Parlement. Elles concernent notamment les droits de l’homme – l’établissement d’un ombudsman est prévu – et étaient réclamées par Bruxelles de longue date. Jeudi, Stefan Füle, le commissaire européen chargé de l’Élargissement, se trouvait également à Ankara pour entériner la mise en place de «l’agenda positif» avec Bruxelles. Cette appellation désigne un mécanisme visant à conduire des réformes techniques même si un chapitre de négociation n’est pas formellement ouvert.

Relations plus fluides

Le président français reste très prudent sur une éventuelle adhésion de la Turquie – il a évacué le sujet pendant la campagne en déclarant qu’elle ne serait pas d’actualité sous son mandat, mais le gouvernement turc souhaite enclencher une dynamique vertueuse qui permettrait de sortir les négociations de l’impasse. Ankara espère que Paris lèvera son veto sur certains chapitres. L’ouverture du dernier remonte à juin 2010.

Un changement d’atmosphère dans les rapports bilatéraux est d’ores et déjà perceptible dans la capitale turque. Depuis la victoire de François Hollande, les diplomates français obtiennent les rendez-vous qu’ils sollicitent auprès des autorités. Ces derniers mois, ils étaient souvent condamnés à attendre une réponse… qui arrivait rarement. Lorsqu’il a téléphoné à François Hollande pour le féliciter de son élection, le chef du gouvernement, Recep Tayyip Erdogan, a appelé de ses voeux l’instauration d’«une nouvelle ère» entre Paris et Ankara.

En dépit de cette détente visible, la presse n’a pas manqué de souligner deux possibles pommes de discorde. Le quotidien Milliyet présente Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, comme un «ennemi de la Turquie» en raison de ses prises de position passées en faveur d’un partenariat privilégié. Et une nouvelle loi pénalisant la négation du génocide arménien pourrait relancer les hostilités.

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