Istanbul décroche la médaille de candidate aux JO 25 mai 2012
Posted by Acturca in Economy / Economie, Istanbul, Turkey / Turquie.Tags: Comité international olympique, Jeux olympiques d'été de 2020, Recep Tayyip Erdogan
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Le Soir (Belgique) vendredi 25 mai 2012, p. 9
Delphine Nerbollier, Istanbul de notre correspondante
Un succès pour le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui affiche plus que jamais son ambition internationale. Istanbul accueillera-t-elle les Jeux olympiques de 2020 ? S’il faudra encore attendre un an pour le savoir, le rêve semble plus que jamais à portée de main pour les Turcs, après quatre candidatures infructueuses. Cette mégapole de 13 millions d’habitants à cheval entre l’Asie et l’Europe vient en effet d’être retenue, avec Madrid et Tokyo, comme ville candidate pour les JO de 2020 par le Comité international olympique (CIO).
« Les JO sur deux continents et dans une seule ville… Seule Istanbul possède cette particularité » , a rappelé, réjoui, le président du Comité olympique de Turquie, Hasan Arat. « Ce rêve nous le poursuivons, nous y croyons et travaillons pour le réaliser. Si Istanbul gagne, les Jeux olympiques auront lieu pour la première fois dans un pays musulman. »
Conscientes des faiblesses de leur dossier, les autorités tablent sur des investissements massifs pour convaincre le CIO qui rendra sa décision en septembre 2013. « Istanbul est la ville qui réalise le plus d’investissements dans les transports, assure le ministre des Sports, Suat Kilic. Avant même d’obtenir les Jeux, Istanbul travaille pour être prête en matière de transports. » Les autorités stanbouliotes rappellent aussi qu’elles ont acquis une réelle expérience dans l’organisation de grands événements (sommet de l’Otan en 2004, championnats du monde de basket-ball en 2010 etc.) et cela malgré certaines menaces sécuritaires. Le ministre des Sports espère même faire un doublé (quasi impossible) en 2020 en obtenant à la fois les JO et l’organisation de l’Euro de football.
Un atout majeur : les finances !
Dans cette course aux JO, la Turquie se considère comme favorite notamment face à Madrid, davantage prête en terme d’infrastructures sportives mais engluée dans la crise. Si Istanbul ne possède que 11 des 36 installations sportives nécessaires, le pays assure en revanche n’avoir quasiment aucun souci à financer l’événement. La Turquie, 16è économie mondiale et 6è économie européenne, surfe en effet sur une croissance record (8,5 % de son PIB l’an dernier) et sur des comptes publics sains – déficit public inférieur à 3 %. Et même si elles souffrent d’un alarmant déficit de leurs comptes courants, les autorités turques se veulent confiantes dans leur capacité à réaliser un atterrissage en douceur, en évitant les coups trop violents de la crise européenne. Pour 2012, elles tablent sur 4 % de croissance (le FMI mise sur 2,3 %) bien loin de la récession qui devrait frapper l’Europe voisine.
A travers l’obtention des JO, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 10 ans, recherche avant tout la reconnaissance internationale de la Turquie. Connu pour sa soif de prestige, il s’est tracé une feuille de route ambitieuse pour faire de son pays la 10e économie mondiale d’ici à 2023, date du centenaire de la République. Economie émergente, la Turquie se veut aussi un acteur politique clé et un trait d’union entre Orient et Occident. C’est ainsi que les autorités expliquent le bien-fondé de leur volonté d’adhésion à l’Union européenne dont le processus est en cale sèche. La semaine dernière, Ankara et Bruxelles ont tenté de relancer la machine en lançant un « agenda positif » , pour continuer le travail malgré les blocages.
Ankara n’hésite pas à faire entendre sa voix sur des dossiers aussi sensibles que l’Iran et la Syrie, quitte à embarrasser ses alliés. Elle brandit notamment la possibilité d’invoquer l’article 5 de la charte de l’Otan – « une attaque contre un Allié vaut une attaque contre tous » – pour intervenir en Syrie.
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