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Egemen Bagis: « La Turquie veut toujours rejoindre l’Union européenne » 12 juin 2012

Posted by Acturca in Caucasus / Caucase, France, Turkey / Turquie, Turkey-EU / Turquie-UE.
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La Croix (France) no. 39299, mardi 12 juin 2012, p. 9

Entretien. Egemen Bagis *. Recueilli par Sébastien Maillard (à Istanbul)

Après l’élection de François Hollande, le ministre turc des affaires européennes espère des relations plus étroites avec la France. Le ministre attend de la France qu’elle ne juge pas le passé et poursuive sa médiation dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement tendues durant la présidence Sarkozy. Qu’attendez-vous du nouveau président français ?

Egemen Bagis : J’espère que le président Hollande va défendre les intérêts de la France et des Français en se rapprochant d’un pays de 75 millions d’habitants, depuis lequel on accède à une vaste région de 1,5 milliard d’habitants.

Le différend avec la France sur la reconnaissance du génocide arménien ne peut-il pas resurgir ?

E. B. : Au lieu de s’occuper de ce qui est survenu il y a une centaine d’années, nous devrions nous concentrer sur ce qui se passe aujourd’hui, sur le sort d’Azéris sans abris en raison de l’occupation arménienne du Haut-Karabach, territoire azérien. Le groupe de contact auquel participent la France et la Russie n’a produit aucun résultat. La Turquie est prête à faire face à son histoire si l’Arménie est prête à affronter la sienne. Nous acceptons de constituer un comité d’historiens, avec la participation de pays tiers comme la France. Mais les dirigeants politiques ne doivent pas faire le travail des historiens.

Chypre va présider le Conseil de l’Union européenne à compter du 1er juillet. Cela met-il en suspens vos négociations d’adhésion ?

E. B. : Nous n’avons pas de relation diplomatique avec la partie grecque de Chypre, mais restons en relations étroites avec la Commission européenne et avec le Parlement européen. Huit groupes de travail traitent de huit chapitres à négocier pour l’adhésion, notamment sur les visas. Mais l’on peut s’interroger sur les règles de la négociation. Un seul État membre (NDLR : Chypre) peut, à lui seul, prendre en otages les autres partenaires européens, en bloquant la négociation. Il faudrait privilégier la majorité qualifiée. La crise en zone euro révèle les limites du consentement unanime : certains ont maquillé leurs comptes, joué avec les chiffres, mais des sanctions ont toujours été bloquées, faute d’accord unanime.

Cette crise frappant l’Europe ne réduit-elle pas votre ambition d’intégrer l’Union ?

E. B. : Non. Notre objectif reste de rejoindre l’Union européenne – l’euro, c’est une autre affaire. L’Union européenne demeure la région au revenu par habitant le plus élevé au monde. C’est un projet qui a amené la paix et la prospérité sur le continent. Elle est animée par une série de valeurs qui nous unissent. L’Europe agit sur nous comme un diététicien : elle nous conseille notre menu pour rester en forme et bonne santé et faire les bons choix.

* Egemen Bagis, Ministre turc des affaires européennes et négociateur en chef avec l’UE.

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