Le Facteur Religieux dans la Politique Syrienne de Recep Tayyip Erdogan Depuis le Soulevement Populaire Contre le Regime de Bachar el-Assad

Centre d’études et de recherches internationales, juillet 2012, 5 p.

Bayram Balci *

Entrée dans son 14e mois, la révolte populaire en Syrie, réprimée de façon violente et meurtrière, exerce une pression inédite sur la politique extérieure de la Turquie, une pression qui est monté d’un cran le 22 juin quand un avion de reconnaissance turc a été abattu par la défense anti aérienne syrienne dans des conditions et pour des raisons encore non élucidées. Ankara ayant échoué à convaincre le régime de Bachar El-Assad de se réformer n’a eu d’autre alternative que de rompre avec sa précédente stratégie de rapprochement avec la Syrie pour se ranger du côté des forces d’opposition populaires syriennes. En Turquie, ce revirement a suscité de vives critiques de la part d’une partie de l’opposition, au motif que la confessionnalisation du conflit pourrait faire rejaillir dans le pays les vieux antagonismes entre majorité sunnite et minorité alévie, à laquelle on prête de la sympathie pour les alaouites syriens. Le soutien des Turcs au Conseil national syrien [CNS], principale organisation de l’opposition syrienne à l’étranger, au sein duquel les Frères musulmans sont prédominants, a fait craindre à certains que le critère confessionnel ne soit devenu un élément de politique étrangère du gouvernement d’Erdoğan.

* Ingénieur de recherche 1ère classe CNRS au CERI-Sciences Po, en détachement à la Carnegie Endowment, Washington DC

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