Le festival des paysages et de la Turquie 21 septembre 2012
Posted by Acturca in Art-Culture, France, Turkey / Turquie.Tags: Festival international de géographie, Saint-Dié-des-Vosges
trackback
L’Est Républicain (France) vendredi 21 septembre 2012, p. Région Lorraine 26
Patrick Perotto
La ville vosgienne, durant quatre jours, du 11 au 14 octobre, vivra au rythme des « Facettes du paysage : nature, culture, économie » et de la Turquie.
Paris. Tantôt une ambassade, tantôt un centre de presse à l’ombre du Grand Palais… Cette année, l’hôtel d’Avejan, magnifiquement restauré et qui abrite le Centre national du Livre, a servi de cadre à la présentation du 23e Festival international de géographie (FIG) de Saint-Dié-des-Vosges.
Après la Russie et les « mers et océans », après l’Afrique, cette année, la ville vosgienne, durant quatre jours, du 11 au 14 octobre, vivra au rythme des « Facettes du paysage : nature, culture, économie » et de la Turquie, mosaïque culturelle et géographique, religieuse aussi avec de nombreuses confréries comme les derviches tourneurs, les alévis ou les naqshibandis, qui possèdent un centre installé dans l’ancien château des Turckheim à Raon-l’Étape, dans les Vosges.
Rarement un pays aura été aussi présent dans les centaines de conférences et débats annoncés. « Le choix de la Turquie est une affirmation politique », confirme Christian Pierret, maire de Saint-Dié et président du FIG, favorable « à titre personnel » à l’entrée de ce pays dans l’Union européenne, puisque « les économies sont très imbriquées depuis les années 60 » et aussi parce que « la Turquie a joué un tel rôle dans le Bassin méditerranéen et en Europe qu’on doit prévoir l’intégration, une fois les étapes nécessaires franchies ». C’est également un choix budgétaire, admet l’un des responsables du festival.
Évidemment, les questions sensibles ne manquent pas : Kurdistan et génocide arménien notamment et l’on peut se demander si l’absence au FIG de l’ambassadeur de Turquie en France n’est pas liée à la possible évocation de tels sujets sensibles.
« Dégager des espaces de dialogue… »
L’actualité aiguise aussi l’intérêt. « Nous n’éviterons pas le débat sur le génocide », annonce M. Pierret, « ni l’opportunité de nous prononcer sur ce point d’histoire. La question des relations arméno-turques s’élargit aujourd’hui aux rapports entre la Turquie et l’Iran et la position de l’Iran sur Israël ».
Pour le président du Centre national du Livre, Jean-François Colosimo, « c’est là où il y a des impasses politiques que l’action culturelle permet de mettre en relation artistes, penseurs, universitaires et peut dégager des espaces de dialogue. Elle est aussi là pour échapper aux pesanteurs politiques. Les sujets qui fâchent son également des sujets, mais peut-on les aborder sans se fâcher ? » Vraie question qui ouvre des perspectives infinies. « Nous devons répondre de la manière la plus dépassionnée et la plus libre possible », insiste M. Colosimo.
Cette année, le FIG sera présidé par Mireille Delmas-Marty, membre de l’Institut et du Haut conseil de la science et de la technologie, le rôle de Grand témoin revient à l’écrivain Régine Desforges, tandis que Jean-Pierre Rioux présidera le salon du livre. Cet historien présidait également le comité scientifique de la contestée Maison de l’Histoire de France jusqu’à ce qu’Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture, n’annonce son abandon.
Éoliennes et pylônes électriques
Au cours de ce FIG, les paysages font l’objet de six itinéraires : aménagements et paysages, enjeux majeurs des politiques publiques ; le paysage naturel existe-t-il dès lors que l’homme intervient ; comment pense-t-on le paysage ; la valeur du paysage, qui dépend trop souvent des tour-operators ; des écrans dans le paysage avec la problématique des jeux vidéos ; la Turquie.
Des sujets sensibles seront abordés comme celui de la place des éoliennes dans le paysage, dans les parcs naturels entre autres, ou celui du « développement du réseau public de transport d’électricité : accompagner l’évolution des paysages ». Pour mémoire, un projet de ligne à haute tension avait été abandonné dans le Val Louron (Hautes-Pyrénées) sur décision d’Alain Juppé alors Premier ministre et un agriculteur de la Manche vient de gagner contre RTE qui voulait implanter de force un pylône devant supporter une ligne à très haute tension dans un de ses champs.
Commentaires»
No comments yet — be the first.