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Erdogan met en scène son triomphe politique 1 octobre 2012

Posted by Acturca in Turkey / Turquie.
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Tribune de Genève (Suisse) lundi 1 octobre 2012, p. 7

Guillaume Perrier

Le premier ministre turc a été réélu dimanche à la tête du Parti de la justice et du développement

Le show mégalomaniaque organisé dimanche dans le Palais des sports d’Ankara a été à l’image du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan. Démesuré. Reconduit pour un troisième mandat à la tête du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis une décennie, le premier ministre turc a été acclamé au cours de ce congrès par plusieurs milliers de délégués de son parti, par l’ensemble de son gouvernement, des dizaines d’hommes d’Etat étrangers et des cars de supporters chauffés à blanc. Un véritable triomphe qui renforce un peu plus son emprise sur la politique nationale turque. Au cours d’un discours-fleuve de 2 h 30, attendu par toute la Turquie comme un programme pour les années à venir, le leader du parti islamo-conservateur a fait le bilan satisfait de son action depuis son arrivée au pouvoir, en 2003, s’appuyant notamment sur le développement économique rapide qu’a connu le pays ces dernières années. Il n’a, en revanche, tracé aucune perspective nouvelle pour parvenir à résoudre la douloureuse question kurde, sur laquelle des annonces étaient espérées.

Cette réélection, la dernière, a également été l’occasion pour Recep Tayyip Erdogan de confirmer, du bout des lèvres, son ambition de briguer la présidence de la République. Une élection au suffrage universel doit se tenir en 2014. Le premier ministre n’a jamais caché sa volonté de faire évoluer les institutions vers un régime présidentiel taillé à sa mesure. Son principal adversaire dans cette course présidentielle pourrait être l’actuel occupant du siège, Abdullah Gül, son ancien compagnon de route devenu son plus sérieux rival. Un récent sondage indiquait qu’entre les deux hommes, les Turcs préférent Gül à 51% contre 22%. Erdogan est de plus en plus critiqué pour son autoritarisme, lui qui règne sans partage sur le pays et a neutralisé un à un les contre-pouvoirs, à commencer par les militaires.

Dans son allocution-fleuve, ponctuée de références historiques et religieuses, Erdogan n’a pas hésité à se placer dans les pas des sultans ottomans et de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne, pour asseoir un peu plus son autorité. Mais la Turquie est trop petite pour l’ambition du premier ministre qui a raflé 50% des votes aux dernières élections législatives en juin 2011. «Il y a dans cette salle 75 millions de personnes (la population turque), mais aussi l’Europe, le Moyen-Orient, l’Asie, l’Afrique», a-t-il lancé, devant un parterre d’invités de marque, le président égyptien Mohammed Morsi, le leader kurde irakien Massoud Barzani, l’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder ou encore le chef du Hamas palestinien, Khaled Mechaal. «Erdogan est le leader de tout le monde islamique», a d’ailleurs déclaré ce dernier, invité à la tribune.

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