Les médiateurs sociaux culturels sortent de l’ombre 16 octobre 2012
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Le Parisien (France) mardi 16 octobre 2012, p. 4
Hélène Haus
Les rouages de l’administration, elles les connaissent par cœur. Les médiatrices sociales et culturelles de l’association Interm’Aide de Creil œuvrent chaque jour pour renouer le dialogue entre les services publics et leurs usagers, souvent perdus face au casse-tête des démarches administratives. Pour faire connaître ce métier, Interm’Aide organise, cet après-midi, un colloque régional, « Médiation sociale et culturelle, levier pour l’expression collective des habitants », à la maison creilloise des associations. Afin de mettre un visage sur cette profession méconnue, nous avons rencontré l’une des neuf médiatrices de la structure, Yuksel Unsal, qui travaille dans la commune depuis douze ans. Portrait.
En parlant de son métier, elle a le sourire aux lèvres. Tant pis si Yuksel Unsal, en contrat aidé, est censée quitter l’association Interm’Aide à la fin du mois. Cette médiatrice sociale et culturelle de 45 ans a déjà rempli son agenda de rendez-vous jusqu’au mois de mars. « Je fais comme si j’allais être renouvelée, c’est toujours arrivé jusqu’ici. J’aime trop ce métier pour m’imaginer faire autre chose », sourit cette mère de famille de trois enfants. Yuksel travaille à l’association Interm’Aide depuis 2001.
Elle est arrivée ici en 2000 comme bénévole. « Je venais d’avoir mon troisième enfant, j’avais du temps de disponible. Je voulais être utile, j’ai toujours aimé aider les gens », décrit cette ancienne auxiliaire de vie. Originaire de Turquie, elle est arrivée en France à l’âge de 12 ans et a grandi à Creil. Une fois qu’elle a su correctement parler français, dès ses 13 ans, elle s’est mise à faire du bénévolat pour aider les gens de la communauté turque dans leurs démarches en faisant office de traductrice.
Une action qui n’a rien à voir avec ce qu’elle fait aujourd’hui.
« Cela peut m’arriver de faire de la traduction quand un adhérent ne sait pas parler français. Mais je ne suis pas là pour ça. Je travaille pour recréer un lien entre deux personnes qui, souvent, ne se comprennent pas. Le personnel administratif d’un côté, les usagers de l’autre. » Pour Yuksel, comme pour ses collègues, le métier de médiatrice suppose de posséder plusieurs casquettes et s’effectue surtout sur le terrain. « Nous pouvons faire plein de choses différentes dans une même journée : se rendre à l’hôpital en consultation avec une personne pour expliquer sa situation au médecin, aller à la CAF avec une autre pour monter un dossier… Ce n’est jamais pareil. C’est ça qui est intéressant. »
En douze ans, elle a aidé des centaines de familles. « Il faut être vigilant. Les gens pensent parfois que nous sommes des assistantes sociales. Pas du tout ! Nous sommes justement là pour les mettre en contact avec elles quand ils en ont besoin. Moi, je ne me serais pas vue faire ce métier ! »
Aujourd’hui à partir de 14 heures à la maison creilloise des associations, rue des Hironvalles à Creil.
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