La crise syrienne sonne-t-elle le glas du rêve turc de puissance au Moyen-Orient ? 25 octobre 2012
Posted by Acturca in Middle East / Moyen Orient, Turkey / Turquie.Tags: Bayram Balci, Centre d'études et de recherches internationales, CERI, Conflits, Iran, politique étrangère, Syrie
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Les analyses du CERI, 25/10/2012
Centre d’études et de recherches internationales
Bayram Balci *
Fidèle alliée de la Syrie au moment où la révolte populaire a commencé (mars-août 2011), la Turquie a échoué à convaincre le régime de Bachar el-Assad d’engager des réformes afin de calmer le mécontentement populaire. On ne le répètera sans doute jamais assez : la Turquie souhaite à l’époque éviter à tout prix une détérioration de ses relations avec son voisin syrien et ce pour plusieurs raisons. La Syrie occupe à ce moment une place centrale dans la nouvelle politique moyen-orientale mise en œuvre par la Turquie fondée sur le principe du « zéro problème » avec les pays voisins qui devait lui permettre de s’imposer auprès de ceux-ci comme au niveau mondial comme une puissance régionale. Le maintien de bonnes relations avec Damas a aussi des motivations économiques. Outre l’importance des échanges entre les deux pays, la Syrie permet à Ankara d’accéder aux autres pays de la région, notamment l’Égypte, la Jordanie et les États du Golfe. Enfin, la Turquie tient surtout à protéger sa coopération avec Damas en matière de lutte contre les actions terroristes perpétrées par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement irrédentiste kurde qui a bénéficié du soutien du régime syrien qui lui a fourni des soutiens logistiques sur le territoire syrien ou dans la plaine de la Bekaa, longtemps sous contrôle syrien entre 1984 et 1998. Après cette date, l’arrêt du soutien de Damas à la guérilla du PKK a permis l’établissement d’excellentes relations entre la Turquie et la Syrie. En mars 2011, lorsqu’éclate en Syrie la révolte qui fragilise le régime de Bachar el-Assad, Ankara est avant tout préoccupé par le maintien de son alliance contre le PKK, raison pour laquelle il fait de son mieux pour convaincre le pouvoir syrien de dialoguer avec les forces de l’opposition.
* Ingénieur de recherche 1ère classe CNRS au CERI-Sciences Po, en détachement à la Carnegie Endowment, Washington DC.
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