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La Turquie voudrait récupérer le « mur du temps » 23 novembre 2012

Posted by Acturca in Art-Culture, France, Istanbul, Turkey / Turquie.
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Le Monde (France) vendredi 23 novembre 2012, p. 21
Culture & Styles

Florence Evin

Ertugrul Gunay, ministre de la culture et du tourisme de Turquie, est de passage à Paris. En coup de vent. Deux jours pour porter la candidature de la ville d’Izmir à l’Expo 2020. Mais pas seulement. Le ministre est là aussi pour lever le voile sur l’intention de la Turquie de demander, ou non – par une saisine d’Etat à Etat, comme c’est la règle -, la restitution des céramiques ottomanes exposées aujourd’hui dans le tout nouveau département des Arts de l’islam du Louvre, à Paris.

C’est le quotidien turc Radikal qui a levé le lièvre en affirmant, le 27 octobre : « Le Louvre expose des céramiques volées dans son nouveau département des Arts de l’islam. » A l’inauguration officielle, auraient été prises, en catimini, des photos du fameux mur de céramiques ottomanes. Ce « mur du temps », de douze mètres de long, est une composition de 572 carreaux, produits à Iznik, en Anatolie, entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle, et dont la peinture sous glaçure est aussi prisée que la porcelaine chinoise. Des céramiques décoratives qui sont une composante essentielle de l’architecture des monuments ottomans d’Istanbul.

Un mystère

La demande turque viserait les tympans de la mosquée de Piyale Pasha, construite, en 1573, sur la Corne d’or, par Sinan, architecte en chef de Soliman le Magnifique, pour le grand amiral. A la tête de la flotte ottomane, Piyale Pasha était le successeur du terrible Barberousse qui épaula François Ier, en Méditerranée, en guerre contre l’Espagne et Charles Quint.

Charlotte Maury, collaboratrice scientifique du musée, s’interroge : « La provenance des tympans, comme ceux d’autres collections, reste un mystère. Viennent-ils d’une annexe de la mosquée disparue ? Leur présence supposée relève-t-elle de la légende ? Dans la salle de prière comme sous les portiques de la mosquée, on ne trouve pas trace d’emplacement prévu pour accueillir les tympans. »

Quoi qu’il en soit, la position du Louvre est claire : « Ces œuvres ont été acquises – pour l’essentiel entre 1871 et 1940 – par les institutions françaises et sont entrées par dons, legs ou achats, dans des conditions parfaitement légales au regard des règles applicables à cette époque, dans les collections publiques françaises. » Précisant, en outre que les panneaux concernés avaient été montrés au Grand Palais, en 1989, lors de l’exposition consacrée à Soliman le Magnifique et placée sous le haut patronage de la Turquie.

Depuis six ans, les autorités turques se mobilisent sur les questions de restitution. Passant outre la convention de 1970 de l’Unesco qui prévoit que les objets acquis avant 1970 ne peuvent être réclamés. De Paris à Los Angeles, les rapports se tendent avec les musées à vocation universelle de l’Occident.

« En 2012, la grande exposition sur l’art byzantin du Metropolitan Museum (MET, à New York), s’est faite sans prêts turcs. Comme celle du Hadj, au British Museum, alors que les musées turcs avaient donné leur accord pour le prêt de 35 objets », indique le Guardian, du 7 octobre. Précisant le point de vue du ministre turc : « Les objets ont une âme et la mémoire de l’Histoire. Quand on les rapatrie l’équilibre naturel est rétabli. » Ertugrul Gunay en est convaincu.

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